La pente est forte, je peux glisser à tout moment et emporter avec moi les deux personnes qui me succèdent dans la voie. Nous nous servons de notre peau pour mieux adhérer à la paroi, écartant les coudes pour augmenter la surface de frottement. J’entends couiner les chaussures de Walter derrière. Au bout d’un moment, Temerys proteste en soufflant.
-Putain Walt’, fais gaffe, on va se faire repérer !
On ne sait jamais que quelqu’un aurait l’idée de tirer directement dans des conduits étrangement bruyants. Nous progressons malgré tout, espérant apercevoir bientôt une sortie facile à démonter mais pour le moment, rien à perte de vue.
-Hey, les filles ?
-Quoi ?!
-Vous trouvez pas qu’il commence à faire étrangement chaud ?
-C’est toi qui transpires ça, tu manques de pratique.
Je n’y prête pas attention et continue d’avancer, me concentrant sur le fait de faire le moins de bruit malgré mon fusil balançant sur mon dos et mes doc imposantes et rigides. Je suis presque tentée de les enlever pour en finir mais je ne suis pas certaine d’avoir envie de me promener à pieds nus dans le vaisseau, une fois qu’on sera redescendus.
Et puis, plus le temps passe, plus je sens le métal devenir inconfortable. Au début il était tiède, maintenant il devient agressif et je réalise que ce n’est pas dû au frottement ou à l’épuisement.
-En fait…
-Non, il a raison. Ça monte, et ça monte vite.
Un vent chaud commence à s’élever et nous faire face. Ça ne peut pas être un hasard. Bientôt, les parois deviennent brûlantes. Je progresse aussi vite que je peux mais la surface devient tout simplement impraticable et l’air irrespirable. Je cache mes mains dans les pans de ma robe et tente de progresser mais j’entends Temerys s’énerver derrière et Walt commencer à paniquer.
-Putain mais ils sont en train de nous faire rôtir comme de la dinde !
La tension monte encore d’un cran quand Walt’ commence à tambouriner les parois plutôt que d’avancer.
-Non ! Walt ! Arrête ! Tu vas nous faire descendre !
Pour moi aussi, la douleur est insupportable, moi aussi, je commence à me dire qu’on aurait peut-être bien dû rester bien « au chaud » en bas. Je donne un léger coup de pied à Temerys l’air de dire « laisse-tomber on y va, tu peux rien pour lui ». C’est un jeu évidemment, un jeu qu’elle veut gagner, alors elle me suit. Mais nous savons toutes les deux que si c’est cette mort qui l’attend, elle est sans doute l’une des plus traumatisantes. Je doute que nous regardions jamais ces conduits de la même façon à l’avenir. Je ne sais pas qui je dois remercier pour cette idée, est-ce vous, Monsieur ? Une façon de nous informer que les vous n'êtes pas de ceux à s'étrangler avec des scrupules, peut-être.
-Pu-tain… J’en peux plus.
C’est comme si nous courrions, mais à genoux, chaque contact avec le métal est plus insupportable que le précédent, je sens ma peau s’abimer et brûler à son contact, elle noircit pour tenter de se régénérer; j’ai vu les ampoules apparaître sur la peau écrevisse de Temerys. Je l’entends ralentir et essayer d’attraper quelque chose.
-Non, ne te laisse pas aller ! Bouge ton gros cul de là !
A ce stade, je ne peux définitivement pas me permettre d’être seule. On est encore nulle part dans le jeu, le Président est toujours autant à l’abri en haut avec sa clique. Mais contrôler mes ténèbres et les empêcher de sortir de ce guêpier devient injouable. Je sens que de petites poussières violettes et noires commencent à sortir de mon corps. Je ne dois pas me trahir. Une chance que Temerys ait l’air bien trop à l’ouest pour le remarquer.
Soudain, une déflagration retentit, environ six coups secs et résonnants tapent dans le métal derrière nous et les plaintes s’arrêtent.
-Bon sang, ils ont eu Walt’, grouille-toi Nina !
Je ne fais que ça, les ténèbres montent et mes yeux passent au jaune. Si elle connaît ma nature, je ne vais pas pouvoir me contenter d’une simple élimination dans le jeu. Je finis par apercevoir une grille droit devant nous. Je l’atteins et attrape mon 12 mm. Tant pis pour le bruit, on n’a plus le temps de penser à ça. Ma vision devient floue mais je dois me concentrer. Allez. Je tire sur une vis, puis sur l’autre. La trape cède et tombe à moitié. On saute à travers, Temerys juste à côté de moi, et on s’écroule sur le sol.
-Bordel de merde, le sol, il est frais…
Temerys se roule dans tous les sens sur le sol, tentant d’en absorber la fraicheur. Je fais pareil mais plus calmement essayant fermement de reprendre le contrôle des crépitements qui agissent en moi. Après un moment, je reviens à la réalité, on a bien failli y passer mais nous ne sommes pas tirées d’affaire. Ajoutez à cela que notre équipe vient de passer au nombre de deux.
Je lève les yeux tout autour de nous, il fait chaud aussi ici mais au moins nous ne sommes pas coincées dans un four géant. Nous sommes dans un bureau occupé par plusieurs unités de travail. J’aperçois une caméra.
-Ils vont savoir qu’on est là.
-Meeeeerde.
Ouais, on n’est pas tirées d’affaires.
-C’est bizarre, ta peau est noire.
-Ouais…c’est une maladie génétique. Je ne brûle pas comme tout le monde. Une histoire de pigmentation.
J’enlève mes bottes, je sens que la semelle a fondu et que le cuir me brûle encore la peau. Tant pis pour les pieds nus.
-Zarb. C’est un peu… dégoûtant non ?
-Regarde-toi, on dirait un gros abcès purulent.
Elle est effectivement recouvertes d’énormes plaques rouges et d’innombrables ampoules de tailles différentes.
-Putain c’est vrai, je ressemble vraiment plus à rien. T’imagines si l’éclaireur vient pour interviewer la grande gagnante du jeu ?
Je lui lance un sourire désolée l’air de dire « Tu crois vraiment que c’est toi qui vas l’emporter ce jeu ? ». Ma robe n’est tout simplement plus que l’ombre d’elle-même, elle est lacérée et fendue à de nombreux endroits, elle ne tient plus que grâce à une bride, l’autre ayant été déchirée. Je n’ai pas les moyens d’en changer et je ne suis pas encore prête à tout dévoiler, me dis-je en jetant un nouveau regard à la caméra.
-Putain Walt’, fais gaffe, on va se faire repérer !
On ne sait jamais que quelqu’un aurait l’idée de tirer directement dans des conduits étrangement bruyants. Nous progressons malgré tout, espérant apercevoir bientôt une sortie facile à démonter mais pour le moment, rien à perte de vue.
-Hey, les filles ?
-Quoi ?!
-Vous trouvez pas qu’il commence à faire étrangement chaud ?
-C’est toi qui transpires ça, tu manques de pratique.
Je n’y prête pas attention et continue d’avancer, me concentrant sur le fait de faire le moins de bruit malgré mon fusil balançant sur mon dos et mes doc imposantes et rigides. Je suis presque tentée de les enlever pour en finir mais je ne suis pas certaine d’avoir envie de me promener à pieds nus dans le vaisseau, une fois qu’on sera redescendus.
Et puis, plus le temps passe, plus je sens le métal devenir inconfortable. Au début il était tiède, maintenant il devient agressif et je réalise que ce n’est pas dû au frottement ou à l’épuisement.
-En fait…
-Non, il a raison. Ça monte, et ça monte vite.
Un vent chaud commence à s’élever et nous faire face. Ça ne peut pas être un hasard. Bientôt, les parois deviennent brûlantes. Je progresse aussi vite que je peux mais la surface devient tout simplement impraticable et l’air irrespirable. Je cache mes mains dans les pans de ma robe et tente de progresser mais j’entends Temerys s’énerver derrière et Walt commencer à paniquer.
-Putain mais ils sont en train de nous faire rôtir comme de la dinde !
La tension monte encore d’un cran quand Walt’ commence à tambouriner les parois plutôt que d’avancer.
-Non ! Walt ! Arrête ! Tu vas nous faire descendre !
Pour moi aussi, la douleur est insupportable, moi aussi, je commence à me dire qu’on aurait peut-être bien dû rester bien « au chaud » en bas. Je donne un léger coup de pied à Temerys l’air de dire « laisse-tomber on y va, tu peux rien pour lui ». C’est un jeu évidemment, un jeu qu’elle veut gagner, alors elle me suit. Mais nous savons toutes les deux que si c’est cette mort qui l’attend, elle est sans doute l’une des plus traumatisantes. Je doute que nous regardions jamais ces conduits de la même façon à l’avenir. Je ne sais pas qui je dois remercier pour cette idée, est-ce vous, Monsieur ? Une façon de nous informer que les vous n'êtes pas de ceux à s'étrangler avec des scrupules, peut-être.
-Pu-tain… J’en peux plus.
C’est comme si nous courrions, mais à genoux, chaque contact avec le métal est plus insupportable que le précédent, je sens ma peau s’abimer et brûler à son contact, elle noircit pour tenter de se régénérer; j’ai vu les ampoules apparaître sur la peau écrevisse de Temerys. Je l’entends ralentir et essayer d’attraper quelque chose.
-Non, ne te laisse pas aller ! Bouge ton gros cul de là !
A ce stade, je ne peux définitivement pas me permettre d’être seule. On est encore nulle part dans le jeu, le Président est toujours autant à l’abri en haut avec sa clique. Mais contrôler mes ténèbres et les empêcher de sortir de ce guêpier devient injouable. Je sens que de petites poussières violettes et noires commencent à sortir de mon corps. Je ne dois pas me trahir. Une chance que Temerys ait l’air bien trop à l’ouest pour le remarquer.
Soudain, une déflagration retentit, environ six coups secs et résonnants tapent dans le métal derrière nous et les plaintes s’arrêtent.
-Bon sang, ils ont eu Walt’, grouille-toi Nina !
Je ne fais que ça, les ténèbres montent et mes yeux passent au jaune. Si elle connaît ma nature, je ne vais pas pouvoir me contenter d’une simple élimination dans le jeu. Je finis par apercevoir une grille droit devant nous. Je l’atteins et attrape mon 12 mm. Tant pis pour le bruit, on n’a plus le temps de penser à ça. Ma vision devient floue mais je dois me concentrer. Allez. Je tire sur une vis, puis sur l’autre. La trape cède et tombe à moitié. On saute à travers, Temerys juste à côté de moi, et on s’écroule sur le sol.
-Bordel de merde, le sol, il est frais…
Temerys se roule dans tous les sens sur le sol, tentant d’en absorber la fraicheur. Je fais pareil mais plus calmement essayant fermement de reprendre le contrôle des crépitements qui agissent en moi. Après un moment, je reviens à la réalité, on a bien failli y passer mais nous ne sommes pas tirées d’affaire. Ajoutez à cela que notre équipe vient de passer au nombre de deux.
Je lève les yeux tout autour de nous, il fait chaud aussi ici mais au moins nous ne sommes pas coincées dans un four géant. Nous sommes dans un bureau occupé par plusieurs unités de travail. J’aperçois une caméra.
-Ils vont savoir qu’on est là.
-Meeeeerde.
Ouais, on n’est pas tirées d’affaires.
-C’est bizarre, ta peau est noire.
-Ouais…c’est une maladie génétique. Je ne brûle pas comme tout le monde. Une histoire de pigmentation.
J’enlève mes bottes, je sens que la semelle a fondu et que le cuir me brûle encore la peau. Tant pis pour les pieds nus.
-Zarb. C’est un peu… dégoûtant non ?
-Regarde-toi, on dirait un gros abcès purulent.
Elle est effectivement recouvertes d’énormes plaques rouges et d’innombrables ampoules de tailles différentes.
-Putain c’est vrai, je ressemble vraiment plus à rien. T’imagines si l’éclaireur vient pour interviewer la grande gagnante du jeu ?
Je lui lance un sourire désolée l’air de dire « Tu crois vraiment que c’est toi qui vas l’emporter ce jeu ? ». Ma robe n’est tout simplement plus que l’ombre d’elle-même, elle est lacérée et fendue à de nombreux endroits, elle ne tient plus que grâce à une bride, l’autre ayant été déchirée. Je n’ai pas les moyens d’en changer et je ne suis pas encore prête à tout dévoiler, me dis-je en jetant un nouveau regard à la caméra.