-Comment se passe l’entraînement des prêtres ?
-D’après les derniers rapports, ils ont fait des progrès. Un peu. Les duels des aspirants paladins les ont vraiment motivé à ne pas se faire ridiculiser.
-C’est une bonne chose. Je demanderai peut-être à Cassie d’organiser un tournoi. Ca amusera les foules, et ça sera une bonne démonstration pour tous, répondis-je dans un sourire. Qu’en est-il des guerriers ?
-Lorsque j’ai parlé à Madame Mons, elle était en colère. Selon elle, ils ne font pas d’efforts. Elle vous demande si elle ne peut pas corser les entraînements.
-Dites lui oui, mademoiselle Nix. Dans la limite du raisonnable toutefois. Ils doivent pouvoir protéger les mondes si nécessaire à la fin de la journée.
-Je lui transmettrai. Voilà votre ticket, dit-elle d’une petite voix. Vous êtes sûr de ne pas vouloir une escorte Matthew ?
-Parfaitement. J’ai dit à Cissneï que je n’hésiterai pas à me salir les mains s’il le fallait. Je compte bien pouvoir la regarder dans les yeux si… quand je la reverrai.
Mon assistante hocha la tête. Elle se faisait beaucoup trop de soucis par moment. Il est vrai que je n’allais pas dans le monde le plus sécurisé de tous, et que j’étais devenu une sorte de célébrité depuis mon ascension. Toutefois, ma vie ne valait pas plus qu’une autre. Martin serait certainement en désaccord avec moi, mais il était un fanatique. Qu’est-ce qu’il pouvait bien en savoir ? Le Sanctum était entre de bonnes mains avec Fabrizio et Cassie. Même si je venais à disparaître, tout irait bien.
Mon voyage se passa sans inconvénient. Contrairement à la fois précédente, aucun bébé bruyant ne vint troubler ma tranquillité. Et cela m’arrangeait. D’après les recherches de mademoiselle Nix, je devrais trouver ce que je cherchais dans un des quartiers d’Illusiopolis. Si la Shinra gardait la ville sous contrôle, ça n’empêchait pas les quartiers d’être envahis par les voyous et autres gangs qui ne manqueraient pas de se mettre en travers de ma route. Mais si je reculais à cause d’eux, je ne pourrai jamais accomplir ce que je désirais. Je ne pourrai jamais faire face à Death ou Genesis.
Lorsque je sortis de la station, une vieille dame vint immédiatement vers moi, tendant ses mains sales et sombres. Était-ce du sang séché ? Sans attendre une confirmation, je m’éloignai à grandes enjambées de là. Ma poursuivante abandonna vite. J’avais vu un plan des quartiers, ce qui me permettait de savoir globalement dans quelle direction me diriger. Cependant, comme l’endroit que je cherchais était à proximité des immenses travaux que réalisait la compagnie, j’eus tôt fait de me perdre.
-Besoin d’aide m’sieur ?
Un gamin pas plus haut que trois paumes s’adressa à moi. Ses vêtements étaient déchirés, son visage couvert de saletés. Fort heureusement, rien qui ne ressemblait à du sang.
-Oui je cherche un bar qui ne devrait pas se trouver trop loin.
-J’peux vous y conduire. J’connais la ville comme ma poche.
Vu l’état de ses habits, je n’étais pas certain qu’il possédait la moindre poche. Malgré l’expression quelque peu déplacé dans notre contexte, je ne voyais que la sincérité dans ses prunelles émeraudes.
-Merci, c’est bien aimable à toi.
-Ça vous fera cinquante munnies, dit-il avec aplomb en me tendant sa main.
Un léger sourire déforma mes lèvres. Ce môme vivait dans la misère, comme pratiquement tout le monde ici. Chacun avait développé des ressources pour survivre. Que ce soit en négociation, en torture, en vol… Je ne devais pas l’oublier.
-Et si je te donnais de l’or à la place ? C’est bien plus précieux.
Je mis la main dans la poche, et en sortis une pièce d’or que je venais de faire apparaître. Je la fis tourner entre mes doigts, avant de la lancer en l’air et de la rattraper. Je l’approchais du petit jusqu’à ce qu’il tende les mains pour l’attraper et, lorsqu’il ne fut plus qu’à quelques centimètres, je rangeai la fausse pièce d’où je l’avais tiré.
-J’en ai une petite dizaine dans ma poche. Elles sont à toi si tu me conduis où je veux.
-Pas de soucis !
Le petit détalla comme s’il avait le diable aux trousses. Grimaçant, je me mis à le suivre. Je n’aimais pas courir. Surtout que mes mocassins n’étaient pas vraiment adapté pour cette activité. Encore moins dans les rues crasseuses de la ville, où une chute était très vite arrivée. Je devais faire attention à la petite silhouette qui tournait, sautait, glissait, tout en évitant moi-même de glisser sur un liquide des plus suspects ou un déchet qui traînait. Au détour d’un mur, j’évitai de justesse des pelures d’orange. Cette ville était un vrai dépotoir.
Fort heureusement, si je n’étais pas aussi vif que la majorité, la taille de mes foulées équivalait à trois des siennes. Après quelques minutes de course d’obstacle, je vis au bout de la rue que nous empruntions un néon rouge sang. Cependant, avant que nous n’arrivions, trois personnes surgirent des ruelles adjacentes, nous barrant le chemin.
-Miguel rentre chez toi.
-Eh ! Vous avez pas le droit, c’est mon client !
Le poing jaillit aussitôt et mon guide rapide comme le vent s’écroula à terre, les larmes s’écoulaient de ses yeux verts, son souffle était saccadé. Les deux camarades de l’agresseur, deux molosses à l’air peu avenant se mirent sur mes flancs. Sans quitter des yeux celui qui semblait être le chef, je me repassais son acte de violence en tête, son visage souriant alors qu’il frappait un enfant, et ses très belles chaussures en cuir.
-Ce n’est pas une façon de traiter un enfant messieurs, dis-je froidement.
-Oh mais Miguel va bien, répondit-il en riant. J’en dirai pas autant de ton cas quand on aura fini.
-Je pense que tu viens de voler ma réplique.
Alors qu’une aura d’un bleu vif m’entourait, rendant ma silhouette bien plus grande et impressionnante qu’elle ne l’était réellement, je tendis brusquement mes mains vers les yeux des deux gorilles. Un puissant flash lumineux les aveugla temporairement. Le chef de la bande tenta de se jeter sur moi, mais il ne put lever les jambes. Ses efforts rendirent son visage rouge en un rien de temps. Continuant sur ma lancée, je plaçais une main sur le torse des deux mochetés, et j’imaginais la benne à ordure que nous avions dépassé, mon guide et moi, une dizaine de mètres auparavant. Ils disparurent sur le champ.
-Je n’aime pas me battre. Mais en blessant le petit, tu ne me laisses pas le choix. Je vais t’enseigner les bonnes manières.
-Qu’est… Mais qui t’es bordel ?
-Ta bonne conscience.
J’entendis du bruit qui venait derrière moi. Je levai les mains vers le ciel et fermai les yeux. Un mur de cinq mètres, brillant d’une lumière dorée, apparut derrière moi afin d’empêcher ses camarades de rappliquer. Dans le même temps, mon aura courut sur mon corps et se concentra sur mes mains, comme deux gants de boxe. Le premier coup que je donnai provoqua un horrible craquement. Le nez du truand était maintenant en sang, et de travers. Le deuxième coup que je donnai fit sauter trois dents. Le troisième et dernier coup visa son plexus solaire, le faisant tomber à genoux alors qu’il tentait de respirer.
-La prochaine fois qu’il te prend l’envie d’agresser quelqu’un, surtout un enfant, souviens toi de cette douleur. Souviens toi qu’avec le crime vient un prix immense.
Je pris Miguel par le bras, et le remis debout. Le mur d’or tenait toujours pour l’instant, les deux crapules tapant tant bien que mal avec leurs poings. Nous nous dirigeâmes d’un pas tranquille vers le bar. Je lui tendis une poignée de munnies, lui demandant pardon pour la création imaginaire avec laquelle je l’avais trompé. Il prit rapidement l’argent, me donna un coup dans le tibia, et partit en courant dans une autre ruelle. Sans plus attendre, je pénétrai dans le Red String Club.
Si la ville était un dépotoir, cet endroit était, d’une manière relative, un véritable palace. Le sol était propre, les murs tenaient debout, la clientèle ne semblait pas sur le point de vous égorger dans la minute, et l’éclairage ne donnait pas l’impression d’être dans une impasse à attendre votre dernière heure sans espoir de revoir le soleil. Je marchai directement vers le bar et commandai une bière.
-Dîtes moi, je cherche quelqu’un avec des… compétences particulières.
-Il n’y a que ça dans cette ville. Il faut m’en dire plus.
-J’ai besoin d’un maître dans l’art de la tromperie, des arnaques.
-Allez voir Brandeïs près du piano.
-Merci.
Je pris la bière et me dirigeai dans le coin que le barman m’avait désigné. Bien que mon futur interlocuteur soit assis, je pouvais dire qu’il était légèrement plus grand que moi. Probablement proche du mètre quatre-vingt. Sa stature était cependant assez frêle, ce qui ne le rendait pas très menaçant. Aucun doute qu’il devait posséder des armes. Il pouvait aisément tromper ses assaillants ainsi. Contrairement à la plupart des habitants qui parcouraient les rues, ses habits sobres étaient intacts. Un chapeau posé de travers cachait un de ses yeux.
-Brandeïs. Enchanté de faire votre connaissance. Je m’appelle Matthew.
-Ouais j’sais. Je vous ai vu sur un journal. Vous êtes un gros bonnet.
-En… quelque sorte. Tenez, c’est pour vous, dis-je en tendant la bière.
-Qu’est-ce que je peux faire ?
-J’aimerai vous engager à temps plein pour un travail particulier. Le barman m’a dit que vous étiez doué pour tromper le monde.
-Donovan parle trop. Mais continuez.
-J’ai pour projet de sécuriser un lieu important. Ce doit être une vraie forteresse.
-Je ne fais pas dans les armes.
-Et ce n’est pas pour ça que je viens vous voir. D’autres personnes s’occuperont de l’armement. Je voudrais que vous les aidiez. Que vous détectiez les points faibles, et les emplacements stratégiques où cacher ces armes. Que l’on puisse se défendre aisément, mais qu’elles soient difficiles à détruire.
-Faut que je vois le lieu et les équipements.
-Bien entendu. Vous aurez à vos ordres ces personnes. Vous habiterez tous dans un petit village. Votre salaire vous sera envoyé chaque mois.
-Pour combien de temps ?
-Jusqu’à ce que ce lieu soit complètement sécurisé. Et que vous ayez créer des pièges pour protéger les villageois.
-Combien ?
-Quelques mois, peut-être un peu plus. Cependant, j’aimerai mettre une chose au clair.
-J’le sentais venir.
-Vous et votre future équipe êtes des éléments extérieurs à mes forces. Que vous retourniez à votre vie, ou que vous vous joigniez à nous, ce n’est pas mon problème. Mais si l’existence de ces armes, et leur emplacement, venait à se faire savoir, je vous conseillerai de creuser votre propre trou. Car je vous retrouverai, et je vous écartèlerai.
-Vous mâchez pas vos mots.
-Beaucoup de choses sont en jeu. De nombreuses vies.
-Ouais, si vous le dîtes. J’espère que vous payez bien.
-Vous serrez même nourri et blanchi.
-D’après les derniers rapports, ils ont fait des progrès. Un peu. Les duels des aspirants paladins les ont vraiment motivé à ne pas se faire ridiculiser.
-C’est une bonne chose. Je demanderai peut-être à Cassie d’organiser un tournoi. Ca amusera les foules, et ça sera une bonne démonstration pour tous, répondis-je dans un sourire. Qu’en est-il des guerriers ?
-Lorsque j’ai parlé à Madame Mons, elle était en colère. Selon elle, ils ne font pas d’efforts. Elle vous demande si elle ne peut pas corser les entraînements.
-Dites lui oui, mademoiselle Nix. Dans la limite du raisonnable toutefois. Ils doivent pouvoir protéger les mondes si nécessaire à la fin de la journée.
-Je lui transmettrai. Voilà votre ticket, dit-elle d’une petite voix. Vous êtes sûr de ne pas vouloir une escorte Matthew ?
-Parfaitement. J’ai dit à Cissneï que je n’hésiterai pas à me salir les mains s’il le fallait. Je compte bien pouvoir la regarder dans les yeux si… quand je la reverrai.
Mon assistante hocha la tête. Elle se faisait beaucoup trop de soucis par moment. Il est vrai que je n’allais pas dans le monde le plus sécurisé de tous, et que j’étais devenu une sorte de célébrité depuis mon ascension. Toutefois, ma vie ne valait pas plus qu’une autre. Martin serait certainement en désaccord avec moi, mais il était un fanatique. Qu’est-ce qu’il pouvait bien en savoir ? Le Sanctum était entre de bonnes mains avec Fabrizio et Cassie. Même si je venais à disparaître, tout irait bien.
Mon voyage se passa sans inconvénient. Contrairement à la fois précédente, aucun bébé bruyant ne vint troubler ma tranquillité. Et cela m’arrangeait. D’après les recherches de mademoiselle Nix, je devrais trouver ce que je cherchais dans un des quartiers d’Illusiopolis. Si la Shinra gardait la ville sous contrôle, ça n’empêchait pas les quartiers d’être envahis par les voyous et autres gangs qui ne manqueraient pas de se mettre en travers de ma route. Mais si je reculais à cause d’eux, je ne pourrai jamais accomplir ce que je désirais. Je ne pourrai jamais faire face à Death ou Genesis.
Lorsque je sortis de la station, une vieille dame vint immédiatement vers moi, tendant ses mains sales et sombres. Était-ce du sang séché ? Sans attendre une confirmation, je m’éloignai à grandes enjambées de là. Ma poursuivante abandonna vite. J’avais vu un plan des quartiers, ce qui me permettait de savoir globalement dans quelle direction me diriger. Cependant, comme l’endroit que je cherchais était à proximité des immenses travaux que réalisait la compagnie, j’eus tôt fait de me perdre.
-Besoin d’aide m’sieur ?
Un gamin pas plus haut que trois paumes s’adressa à moi. Ses vêtements étaient déchirés, son visage couvert de saletés. Fort heureusement, rien qui ne ressemblait à du sang.
-Oui je cherche un bar qui ne devrait pas se trouver trop loin.
-J’peux vous y conduire. J’connais la ville comme ma poche.
Vu l’état de ses habits, je n’étais pas certain qu’il possédait la moindre poche. Malgré l’expression quelque peu déplacé dans notre contexte, je ne voyais que la sincérité dans ses prunelles émeraudes.
-Merci, c’est bien aimable à toi.
-Ça vous fera cinquante munnies, dit-il avec aplomb en me tendant sa main.
Un léger sourire déforma mes lèvres. Ce môme vivait dans la misère, comme pratiquement tout le monde ici. Chacun avait développé des ressources pour survivre. Que ce soit en négociation, en torture, en vol… Je ne devais pas l’oublier.
-Et si je te donnais de l’or à la place ? C’est bien plus précieux.
Je mis la main dans la poche, et en sortis une pièce d’or que je venais de faire apparaître. Je la fis tourner entre mes doigts, avant de la lancer en l’air et de la rattraper. Je l’approchais du petit jusqu’à ce qu’il tende les mains pour l’attraper et, lorsqu’il ne fut plus qu’à quelques centimètres, je rangeai la fausse pièce d’où je l’avais tiré.
-J’en ai une petite dizaine dans ma poche. Elles sont à toi si tu me conduis où je veux.
-Pas de soucis !
Le petit détalla comme s’il avait le diable aux trousses. Grimaçant, je me mis à le suivre. Je n’aimais pas courir. Surtout que mes mocassins n’étaient pas vraiment adapté pour cette activité. Encore moins dans les rues crasseuses de la ville, où une chute était très vite arrivée. Je devais faire attention à la petite silhouette qui tournait, sautait, glissait, tout en évitant moi-même de glisser sur un liquide des plus suspects ou un déchet qui traînait. Au détour d’un mur, j’évitai de justesse des pelures d’orange. Cette ville était un vrai dépotoir.
Fort heureusement, si je n’étais pas aussi vif que la majorité, la taille de mes foulées équivalait à trois des siennes. Après quelques minutes de course d’obstacle, je vis au bout de la rue que nous empruntions un néon rouge sang. Cependant, avant que nous n’arrivions, trois personnes surgirent des ruelles adjacentes, nous barrant le chemin.
-Miguel rentre chez toi.
-Eh ! Vous avez pas le droit, c’est mon client !
Le poing jaillit aussitôt et mon guide rapide comme le vent s’écroula à terre, les larmes s’écoulaient de ses yeux verts, son souffle était saccadé. Les deux camarades de l’agresseur, deux molosses à l’air peu avenant se mirent sur mes flancs. Sans quitter des yeux celui qui semblait être le chef, je me repassais son acte de violence en tête, son visage souriant alors qu’il frappait un enfant, et ses très belles chaussures en cuir.
-Ce n’est pas une façon de traiter un enfant messieurs, dis-je froidement.
-Oh mais Miguel va bien, répondit-il en riant. J’en dirai pas autant de ton cas quand on aura fini.
-Je pense que tu viens de voler ma réplique.
Alors qu’une aura d’un bleu vif m’entourait, rendant ma silhouette bien plus grande et impressionnante qu’elle ne l’était réellement, je tendis brusquement mes mains vers les yeux des deux gorilles. Un puissant flash lumineux les aveugla temporairement. Le chef de la bande tenta de se jeter sur moi, mais il ne put lever les jambes. Ses efforts rendirent son visage rouge en un rien de temps. Continuant sur ma lancée, je plaçais une main sur le torse des deux mochetés, et j’imaginais la benne à ordure que nous avions dépassé, mon guide et moi, une dizaine de mètres auparavant. Ils disparurent sur le champ.
-Je n’aime pas me battre. Mais en blessant le petit, tu ne me laisses pas le choix. Je vais t’enseigner les bonnes manières.
-Qu’est… Mais qui t’es bordel ?
-Ta bonne conscience.
J’entendis du bruit qui venait derrière moi. Je levai les mains vers le ciel et fermai les yeux. Un mur de cinq mètres, brillant d’une lumière dorée, apparut derrière moi afin d’empêcher ses camarades de rappliquer. Dans le même temps, mon aura courut sur mon corps et se concentra sur mes mains, comme deux gants de boxe. Le premier coup que je donnai provoqua un horrible craquement. Le nez du truand était maintenant en sang, et de travers. Le deuxième coup que je donnai fit sauter trois dents. Le troisième et dernier coup visa son plexus solaire, le faisant tomber à genoux alors qu’il tentait de respirer.
-La prochaine fois qu’il te prend l’envie d’agresser quelqu’un, surtout un enfant, souviens toi de cette douleur. Souviens toi qu’avec le crime vient un prix immense.
Je pris Miguel par le bras, et le remis debout. Le mur d’or tenait toujours pour l’instant, les deux crapules tapant tant bien que mal avec leurs poings. Nous nous dirigeâmes d’un pas tranquille vers le bar. Je lui tendis une poignée de munnies, lui demandant pardon pour la création imaginaire avec laquelle je l’avais trompé. Il prit rapidement l’argent, me donna un coup dans le tibia, et partit en courant dans une autre ruelle. Sans plus attendre, je pénétrai dans le Red String Club.
Si la ville était un dépotoir, cet endroit était, d’une manière relative, un véritable palace. Le sol était propre, les murs tenaient debout, la clientèle ne semblait pas sur le point de vous égorger dans la minute, et l’éclairage ne donnait pas l’impression d’être dans une impasse à attendre votre dernière heure sans espoir de revoir le soleil. Je marchai directement vers le bar et commandai une bière.
-Dîtes moi, je cherche quelqu’un avec des… compétences particulières.
-Il n’y a que ça dans cette ville. Il faut m’en dire plus.
-J’ai besoin d’un maître dans l’art de la tromperie, des arnaques.
-Allez voir Brandeïs près du piano.
-Merci.
Je pris la bière et me dirigeai dans le coin que le barman m’avait désigné. Bien que mon futur interlocuteur soit assis, je pouvais dire qu’il était légèrement plus grand que moi. Probablement proche du mètre quatre-vingt. Sa stature était cependant assez frêle, ce qui ne le rendait pas très menaçant. Aucun doute qu’il devait posséder des armes. Il pouvait aisément tromper ses assaillants ainsi. Contrairement à la plupart des habitants qui parcouraient les rues, ses habits sobres étaient intacts. Un chapeau posé de travers cachait un de ses yeux.
-Brandeïs. Enchanté de faire votre connaissance. Je m’appelle Matthew.
-Ouais j’sais. Je vous ai vu sur un journal. Vous êtes un gros bonnet.
-En… quelque sorte. Tenez, c’est pour vous, dis-je en tendant la bière.
-Qu’est-ce que je peux faire ?
-J’aimerai vous engager à temps plein pour un travail particulier. Le barman m’a dit que vous étiez doué pour tromper le monde.
-Donovan parle trop. Mais continuez.
-J’ai pour projet de sécuriser un lieu important. Ce doit être une vraie forteresse.
-Je ne fais pas dans les armes.
-Et ce n’est pas pour ça que je viens vous voir. D’autres personnes s’occuperont de l’armement. Je voudrais que vous les aidiez. Que vous détectiez les points faibles, et les emplacements stratégiques où cacher ces armes. Que l’on puisse se défendre aisément, mais qu’elles soient difficiles à détruire.
-Faut que je vois le lieu et les équipements.
-Bien entendu. Vous aurez à vos ordres ces personnes. Vous habiterez tous dans un petit village. Votre salaire vous sera envoyé chaque mois.
-Pour combien de temps ?
-Jusqu’à ce que ce lieu soit complètement sécurisé. Et que vous ayez créer des pièges pour protéger les villageois.
-Combien ?
-Quelques mois, peut-être un peu plus. Cependant, j’aimerai mettre une chose au clair.
-J’le sentais venir.
-Vous et votre future équipe êtes des éléments extérieurs à mes forces. Que vous retourniez à votre vie, ou que vous vous joigniez à nous, ce n’est pas mon problème. Mais si l’existence de ces armes, et leur emplacement, venait à se faire savoir, je vous conseillerai de creuser votre propre trou. Car je vous retrouverai, et je vous écartèlerai.
-Vous mâchez pas vos mots.
-Beaucoup de choses sont en jeu. De nombreuses vies.
-Ouais, si vous le dîtes. J’espère que vous payez bien.
-Vous serrez même nourri et blanchi.