C’est la mission la plus importante qu'on m'ait confiée et... si je foire ça, c'est fini. Si j'échoue ma mission, je sais pas si je serai licenciée mais il est possible que je démissionne ! Non parce que... c'est le moment de ma vie où me planter signifierait la fin de tout. Tu peux pas trébucher à ta première sur un plateau de télé. Tu peux pas feed ou faire zéro frag à ta première compet'. Alors non, tu peux pas échouer au moment où ta mission, c'est précisément de gagner.
Je suis dans ma chambre. Et je veux dire ma vraie chambre, celle dans l'appartement de mes parents, à Illusiopolis. Je suis debout, et je réfléchis à absolument tout. Je me suis préparée mentalement durant toute la journée. Mon PC est encore chaud d'avoir carburé sur Starcraft tout ce temps... Il est 20h00 et je suis toujours en pyjama, et je regarde tout autour de moi car je sais que plus tard, je ne serai pas meilleure que maintenant. Ma mission... Je dois l'accomplir au plus vite.
Ma caméra. Je la prends ? Quel moment convient mieux que celui-ci pour une vidéo ? Je vais sans doute pas faire du gaming, ce soir... mais je vais jouer, ça c'est sûr. Jouer pour gagner le gros lot. Ou perdre tout, quasiment. Le Président me fait confiance... Il m'a demandé de recruter l'un des hommes les plus riches d'Illusiopolis, l'homme de l'ombre par excellence, et une célébrité historique pour Illusiopolis. C'est Le Joueur, comme aujourd'hui encore on l'appelle. Et il sera parfait pour la Shinra et ses projets. Je gagnerai le gros lot... ou je perdrai tout. Je me répète ça encore et encore dans ma tête.
Je ne peux pas perdre tout. Enfin je veux dire que je le refuse. Si j'échoue, adieu la Shinra, ça c'est sûr. Et le pro-gaming... bah j'y crois plus trop. Toutes les grandes compétitions apprendraient ce qu'il s'est passé. Il ne me restera que mes fans et ma chaîne... mais ça c'est uniquement si je ne prends pas la caméra. Le risque est trop important. Donc non, je la prends pas.
Mon pisto-laser... ahah. J'ai tellement pas l'habitude de m'en servir. J'ai fait que deux missions plutôt costaudes depuis que je suis à la Shinra, alors que je pensais qu'on m'enverrait faire que ça. D'ailleurs ici, je leur ai demandé qu'on me confie un devoir où j'aurais à me battre et à montrer ce que veut dire artillerie lourde, puisque c'est un peu la force de mon méka. Mais j'ai reçu cette mission. Je m'en plains pas ! C'est un peu comme l'instant de vérité donc je suis contente ! J'ai peur mais je suis heureuse.
Après... Le Joueur siège, j'ai presque envie de dire trône, dans le quartier des prostituées qui n'est pas le mieux famé du coin, même si ce n'est pas le pire. Bon. Je le prends... Je suis en mission officielle.
La tenue! Quand je suis pas dans mon méka, c'est vrai que j'ai tendance à accomplir mes missions en tenue civile, jeune. Comme je vais dans le quartier chaud, comme je vais parler à un proxénète, c'est pas débile que je sois habillée sexy donc je peux opter pour un slim avec un débardeur blanc, avec un décolleté, oui.
Je regarde ma combinaison suspendue à un cintre... Non je vais plutôt l'enfiler elle. Faut que je sois cash, aujourd'hui, que j'aie l'air de venir faire des affaires, de joueuse à joueur. Et c'est ça ma tenue de scène. Je suis contente de cette réflexion, me déshabille et mets ma combinaison. Je vérifie devant un miroir que tout est bien à sa place et prends mon sac à main en vérifiant que tout ce dont j'ai besoin est bien dedans.
« Ok... Tu vas l'écraser, tu vas l'écraser... Tu vas l'écraser ! »
Je sors de chez moi ! C'est une des premières fois que je sors de chez moi sous ma combinaison moulante et alors... aller dans un quartier à risques, là c'est clairement une première de chez premières. Limite, j'aurai un peu moins peur qu'on m'agresse là-bas, comme y a des prostituées qui sont habillées plus vulgaires que moi. Et puis je m'en fiche, j'ai mon flingue et à tout moment, j'appelle le méca si j veux !
Je marche une dizaine de mètres que quelqu'un siffle dans la rue à mon intention. Je... me fige et décide de continuer. Non, c'est le jeu, comme qui dirait. J'ai eu tout mon temps aujourd'hui pour décider quelle stratégie adopter devant Le Joueur. Je suis sûre de moi mais lucide. Et c'est cette impression-là que je dois lui donner de moi, en étant claire, cash, aussi joueuse que lui mais surtout prudente. Au bout d'une vingtaine de minutes, j'arrive sur le territoire des prostituées. Pour ceux qui connaissent pas Illusiopolis, déjà... dites-vous que c'est une ville immense. Ca, il faut toujours l'avoir en tête. Du coup, des quartiers roses, y en a quelques-uns, mais celui-ci est pas si loin que ça du centre... et c'est le seul à des kilomètres à la ronde. Ca vous donne une idée. Y a pas vraiment de concurrence. Et les gangs. Je ne m'y connais pas assez en gang mais ici, dans le coin je veux dire, je n'en vois jamais. Bien sûr, certains malfrats agissent ici et là et des prostituées sont tabassées de temps en temps par des sales minables mais à part ça... Non pour moi le danger est ailleurs. Les proxénètes. C'est ça le véritable problème de ce quartier. Ce qu'on peut y craindre le plus, ce sont les quelques gars qui le dirigent et qui savent quand même s'entourer. De là à parler d'un gang, non... Mais ils ont des hommes de main.
Je cherche des filles, et plutôt parmi les plus chiques. Il me faut à peine cinq minutes pour trouver mon bonheur. Pour leur éviter des ennuis, je m'approche pas mais cherche les hommes les plus proches. De ceux qui restent bien immobiles pour se faire passer pour des citoyens de passage. Et en voilà qui surveillent tout le secteur. Ils sont trois. Je pourrais me passer de ce moment mais comme je vous l'ai dit : Sûre de moi et lucide. Le Joueur est important, ici. Et le jeu, lui, il a déjà commencé.
Je vais vers eux mais sans leur sourire, ce qui franchement, est rare pour moi.
« Salut les gars. »
Ils me regardent. Deux d'entre eux me fixent prudemment tandis que le troisième ne détache pas son regard des filles aux alentours. Déjà, merci, ils me font pas le dialogue cliché des pervers. D'une certaine façon, ce sont de vrais pros.
« Hum ? » me dit l'un des deux qui me regardent.
« Déjà... merci de m'écouter. Faut que j'aie une discussion avec Luxord, Le Joueur. »
« Ah ouais. » Le deuxième qui me regardait détourne aussi son regard. À croire qu'ils m'ont vite calculée. « T'es qui ? »
« Soldat 2ème classe, D.Va. Je suis en mission. »
Je vois mon interlocuteur sourire un peu, mettre ses mains dans ses poches et s'approcher un peu.
« Ah ouais ? Tu peux le prouver ? »
Je ris légèrement tout en ramenant mon sac à main près de ma taille. « C'est ça mon badge. » Je glisse mes doigts de haut en bas sur ma combinaison avant de reprendre en réprimant mon sourire. « J'ai pas à te fournir de mandat, je veux juste savoir dans quel bar il est. »
« Tu traînes chez nous sans renfort, petite ? » me dit celui qui depuis le début ne m'a jamais regardée.
« 2ème classe. Je suis pas une guignole. Non et puis... la Shinra vous laisse tranquille donc si vous voulez pas que ça change... »
J'ai lancé ça... comme une pierre dans un couloir, en espérant toucher le piège, mais avec un bon pressentiment.
« Tu prends la troisième à gauche et tu continues cinq cent mètres. C'est le « Nuit Secrète ».»
Je les remercie d'un hochement de tête et en leur souriant. Ca m'énerve un peu, en définitive... Parce que j'ai touché un point névralgique du problème. La Shinra laisse les proxénètes tranquille, tout comme la plupart des gangs, maintenant... sans dire que j'en ai la preuve, parce que je le voyais déjà avant, et bien ça devient un secret qu'on s'avoue. Mais je suis là pour ça, donc je ne me braque pas. Moi, je réglerai tout ça.
Entre les nombreux bars de striptease et maisons closes, appelée par quelques femmes des trottoirs, j'arrive sans problème devant l'édifice Nuit secrète. J'entre et me sens assez vite bouffée par la chaleur de l'endroit. J'essaie de me tenir la plus droite possible et avance, distinguant de plus en plus l'endroit. C'est très cosy, au moins pour les clients. Ici donc, c'est plus un bar à strip-tease qu'une maison close, ce qui est quand même... plus facile à négocier pour moi ! Y a pas énormément de places, ce qui doit vouloir dire qu'elles sont chères. Je jette un oeil sur les nombreuses filles ici et là dans la salle qui se déshabillent, moins mal à l'aise que compatissantes. Dire que je me plaignais y a deux jours de devoir porter aussi peu de dessous. Et la question. Est-ce que je pourrais me sentir capable de faire ce qu'elles font ? En deux heures, je suis bien passée de mal à l'aise en maillot devant un photographe à une amatrice en mannequinat osant tout. Et devant le désespoir qu'ont du supporter ces filles en arrivant à Illusiopolis avec pas grand chose, sans doute que j'aurais craqué aussi. Et puis peut-être que certaines aiment quand même ça. J'espère ! Ca m'a plu de jouer au mannequin, et je me dis que faire ça de ma vie, ça serait pas horrible.
Enfin... Je décide de me mettre au boulot. Je vais chercher un videur, préférant que ce soit moi lui qui le trouve et non le contraire, et je lui gueule dans les oreilles que la Shinra veut parler avec Luxord, oui parce que cosy ou non, la musique va horriblement fort. J'aime ça d'habitude, mais dans une ambiance de fête et pas de... testostérone. Je reste un peu seule dès lors et quelqu'un me fait signe un peu plus tard. Au bout d'une petite pérégrination dans des couloirs s'éloignant du coeur du bruit, j'arrive devant un bureau. Sur la porte de celui-ci, il est écrit « Valentin Ficci ». Quand j'entre... je vois deux personnes autour d'un bureau. Le siège le plus grand derrière le bureau, est occupé par un très bel homme aux cheveux courts et blonds, habillé d'un très beau costume deux pièces. Devant lui, et bien... Malfrat N°2, qui doit s'appeler Valentin Ficci parce que je n'ai pas le moindre doute concernant l'homme que je viens trouver.
« Ah. » Dit l'homme sur son siège, la tête reposée sur son poing ganté. « Quel plaisir. »
« Je peux entrer ? »
Il acquiesce en se redressant, alors que son interlocuteur se tait. Je m'approche en souriant d'un air poli, fixant le vrai patron des deux. Ah c'est une intuition, ce n'est que ça. Mais quand le président me dit que Luxord fait partie d'un réseau d'édifices du plaisir, j'ose en tirer quelques conclusions.
« Mademoiselle... »
« Vous pouvez m'appeler Di...
« D.Va, bien entendu. »
Je m'immobilise et souris de plus belle, assez flattée. C'est la première fois qu'on me le fait, ça, et je trouve ça d'un classe ! À deux mètres du bureau, je me permets de lui demander, coquette comme je suis :
« On vous a prévenu ? »
Il ne rit pas mais sourit. Pourquoi est-ce que je précise qu'il ne rit pas ? Parce que son sourire est aussi éloquent qu'un rire. Par contre, il ne répond pas, ce qui est facultatif !
« Asseyez-vous, je suis ravi de vous voir enfin. Merci, Valentin. »
Il le congédie, oui... mais avec classe. Je n'aurais même pas été vexée si on m'avait fait ça tant c'est poli, tant son regard est appuyé, presque intime. Je le regarde avec une pointe d'admiration et le détaille plus nettement. Des piercing aux oreilles, un bouc extrêmement bien taillé. Il croise mes yeux une nouvelle fois et j'ai presque honte de l'avoir reluqué ! Mais il a un sourire, le type !
Et je m'assieds mais pas avant de lui avoir tendu ma main qu'il ne sert pas non. Il la prend entre ses deux mains comme un trésor, après s'être levé, en caresse le dos d'un pouce en me regardant dans les yeux avant de me la rendre d'un air reconnaissant en effleurant le bout de mes doigts des siens.
« Vous êtes en beauté. » Il ne se rassied pas, me quitte des yeux et va chercher sur un buffet à proximité deux verres. « Un cognac ? »
« Merci... Je préfère quelque chose de plus léger et de moins cher. » Mon sourire s'élargit, dévoilant mes dents. « Ou du champagne, si vraiment vous y tenez ! » Il ne rigole toujours pas, pas même pour être poli, parce que son sourire vaut tous les rires du monde. J'attends qu'il me serve mon verre de champagne, oui monsieur, avant de lui dire. « Vous êtes très beau, vous aussi. »
« J'aime ce... sentiment. » dit-il en mettant une certaine énergie dans son dernier mot. « Être avec une personne de mon goût, boire un verre, parler d'affaires. » finit-il en se rasseyant lentement, tenant son verre dans le creux de sa main.
« Affaires ? Vous savez donc absolument tout, c'est fantastique ! » plaisanté-je d'un air amusé en l'entendant mentionner des affaires. « À quel chiffre je pense ? »
Je ne m'attends pas à ce qu'il me réponde, puisque ce n'est qu'une blague, mais il me dit « Sept. » Je respecte un silence, entrouvre la bouche et murmure : « Non. Je suis très déçue. » avant de rire à ma plaisanterie qui le fait à nouveau sourire. « Pas de chance. »
« Vous savez de quoi je vais vous parler ? »
« Non. Je devine au moins que vous voulez négocier. »
« C'est vrai! » Je bois une gorgée de champagne, me promettant d'y aller doucement. « Vous avez de la chance, ça va être mon premier essai. »
Et il rigole à la plaisanterie, empourprant un petit peu mes joues. Je pourrais tomber amoureuse, sérieusement, il est trop classe et franchement. Bel homme.
« La première chose à faire, pour parler affaire... c'est de prendre son temps. La négociation a commencé à l'instant où vous êtes entrée, le savez-vous ? »
« Oui... C'est plus ou moins ce que je me suis dit en venant, sous une autre forme. On prend notre temps, alors ? »
Il hoche la tête, se lève, et s'assied sur un fauteuil longeant le mur de ce bureau. Je m'aperçois seulement maintenant qu'on entend à peine la musique qui m'assourdissait tout à l'heure. Je me lève et le rejoins, pas de manière intimiste, non. Je pense pas être deux secondes dans une situation de jeu de drague avec lui. Je suis pas habillée longue robe rouge telle Lara Croft. Je sais quand même ce qu'il est, je sais qu'il aime jouer mais je sais aussi que je dois être ouverte à tout ce qu'il va me proposer. C'est nous qui avons besoin de lui. Alors, je ne suis pas langoureuse et délicate mais j'essaie d'être moi-même.
On se regarde dans les yeux et je finis par pouffer légèrement.
« Continuez de me regarder comme ça et je risque de signer un contrat d'embauche dans la minute. » Je détourne les yeux en riant alors qu'il me répond d'une voix lente : « Vous voudriez être une de mes filles ? » Je le regarde à nouveau, pose ma main sur la sienne. « Pas du tout. » avant de sourire gentiment et de retirer ma main.
« Mais je vous admire vraiment. Vous êtes le deuxième à qui je dis ça. »
« De l'Organisation, je présume. Vous savez aussi certaines choses sur moi. À quel chiffre je pense ? »
« Quatre. »
Il observe un silence et rit une nouvelle fois assez discrètement. « Bravo, vous lisez dans mes pensées. À moi... Ce doit être récent, vous n'étiez qu'une enfant lorsque nous avons frôlé la victoire. Donc je parie sur Roxas. »
« Bravo. »
« C'était facile. Pourquoi nous admirez-vous ? »
« Oh j'ai une certaine attraction pour le grandiose. Et essayer de créer une planète avec des coeurs, c'est plutôt pas mal dans le genre. »
« Oui. »
« Vous étiez là avant qu'il y ait tant de gens à Illusiopolis. C'est votre monde, en quelque sorte et... vous êtes toujours là. Vous en tous cas, vous êtes resté. »
« Je vais vous décevoir mais ce n'était pas par sentimentalisme. »
« Non je me doute. Et puis... Le joueur ! »
« Du destin. Le joueur du destin. C'est un détail qu'on oublie souvent. »
« Désolée ! »
« Vous... vous dites qu'on a beaucoup de choses en commun. »
« Ah oui je le pense. » Je me redresse un peu, me penche un peu vers lui en me lançant dans mon explication. « Criminel ou non. Vous êtes l'incarnation même du jeu, du pari, de la chance. »
« Et Rufus Shinra vous a envoyée vous. Arrivera-t-on à nous quitter sans faire une partie ? » Il sourit de manière plus marquée et je hoche la tête d'un air complice. Il parlait de négociation, et bien on est en plein dedans !
« Si je ne me plante pas aujourd'hui, j'adorerais que vous et moi devenions amis. »
« Aaah. » dit-il en levant les mains quelques secondes vers le plafond. « Ce serait merveilleux. »
« Vous êtes un peu sarcastique, là ? Ca me vexe. »
« Pardonnez-moi, D.Va. Pensez-vous qu'un simili puisse avoir des amis ? »
« Je vous avoue que ce n'est pas une question qui m'intéresse ! » Je lui souris. « Même si je devenais un simili, je serais la même. J'en suis sûre. »
« Je vous crois. »
On respecte un nouveau silence. Il peut mentir à tout moment, ça c'est évident et franchement, je m'en apercevrai pas. Là, je joue son jeu, j'ai pas franchement l'impression de le manipuler pour qu'il aille dans mon sens. Mais il résiste pas à mes tentatives de charme. Enfin bon, j'arrête pas de parler de négociation mais est-ce qu'elle a de l'importance quand on sait que tout va se jouer aux dés ? J'en suis absolument persuadée, ce type... préférera ne rien faire que de ne pas laisser le jeu décider.
« Et donc... vous vous retrouvez dans le proxénétisme. Un peu décevant, non ? »
Il rigole plus franchement qu'il ne l'a fait jusque-là et se lève assez brusquement, commençant à faire quelques pas dans son bureau. C'était peut-être une mauvaise carte, ça.
« Ouh, votre style devient plus agressif, c'est intéressant. Laissez-moi poursuivre votre raisonnement, si vous le voulez bien. Pourquoi ne pas aspirer à une vie plus extraordinaire en vous rejoignant ? Vous m'avez dévoilé beaucoup de votre jeu, mademoiselle. Vous voulez donc me recruter. J'étais certain que la Shinra désirait des pots de vin de ma part pour ignorer mes activités... ou encore qu'elle souhaitait commercer avec moi. Me recruter, je... Je n'y pensais pas. »
Je prends quelques secondes. Là il vient de me mettre un bon coup dans la figure, ça va être difficile de le rattraper. « Je veux en savoir plus sur vos raisons, Luxord. Mais c'est vrai, c'est mon but. »
« J'en suis flatté. » Il lève une main au ciel, je m'attends à voir les murs s'effondrer pour me retrouver encerclée par des reflets mais... Non rien. « Et j'ignore ce qu'elle peut désirer de moi. » poursuit-il en se tenant le menton d'une main. Je... suis complètement paniquée, là. Ca devait pas aller si vite, sérieusement. Lui qui parlait de prendre son temps.
Je sais même pas comment négocier la suite !
« À quel point êtes-vous impliqué, dans le proxénétisme ? »
Il se fige et me regarde bouche-bée avant de sourire à nouveau. « Vous utilisez votre joker ? » La question est très bizarre même venant de l'homme qui parle toujours de jeu, de chance, de cartes, etc. Et j'avoue que ça me fait penser à une vidéo drôle sur internet... Mais je dois avouer que je ne suis pas prête pour ça donc... « Oui. Mais je ne fais pas ça pour gagner du temps. Je ne vous ai pas menti, je vous admire mais à quel point êtes-vous important ? »
« Nous jouons franc-jeu, à présent ? »
« Ah personnellement, c'est ce que je fais depuis le début. »
« Depuis que le Consulat m'a incité à me démasquer, et je dis bien inciter, j'ai une politique plus agressive. J'essaie de rendre la partie plus intéressante, disons. Maintenant, c'est près d'un millier de filles qui travaillent pour moi. »
Je me renfrogne un peu. Il se rend seulement compte ? À croire qu'un criminel reste toujours un criminel. Il y a un côté grandiose, oui... le fait qu'il contrôle quasiment tous les quartiers roses à des kilomètres. C'est un tour de force ! Mais c'est aussi parfaitement dégoûtant. C'est pas lui, au fond... c'est ce monde. Comment arriver au bout de tout ça ? Comment changer les choses au sein de la Shinra pour qu'elle réagisse !
« Vous les traitez bien ? »
« Je n'ai jamais aimé la violence. Avec moi, tout se fait par les jeux, les paris... Mais il est vrai que comme n'importe quel joueur du destin, je n'apprécie pas qu'on ne respecte pas les règles, que l'on triche. »
« Au moins c'est clair. »
Il se rassied à coté de moi, met son bras sur le dossier du fauteuil, derrière ma tête et me sourit à nouveau mystérieusement.
« Nous sommes loin de cette amitié que vous évoquiez comme étant possible tout à l'heure. Vous... étiez pourtant au courant de mes activités, ce n'est pas le hasard qui vous a menée ici. »
Je baisse la tête, détournant mes yeux des siens. Difficile d'être plus maligne que lui.
« Non c'est vrai. »
« Vous aimez bien ça, je me trompe ? Être devant des hommes puissants et vous rapprocher d'eux. »
« Ah. » Je pose mon verre vide sur une table vide avant de me redresser une nouvelle fois et de reprendre mes esprits du mieux que je le peux. « Peut-être oui, » avoué-je avec un joli sourire. « mais je vous l'ai dit, c'est l'amour du jeu, nous sommes pareils, vous et moi. »
Il hoche la tête. Cette discussion est l'une des plus bizarres que j'ai eues, clairement. J'essaie de profiter de l'instant, parce que d'une manière ou d'une autre, ça peut être la dernière fois qu'on me confie des responsabilités. C'est... dingue comme j'ai l'impression d'être aussi puissante que mon patron ! À négocier avec un véritable cador.
« En fait, vous êtes ambitieuse. »
Je hoche la tête avant de faire un léger non du nez. « Je dirais que j'ai des projets. »
« Diaboliques ? »
« Vous les connaissez sûrement si vous savez qui je suis. »
« Ah... Je pense que ce sont des prétextes. »
« Oh. » Là... il dépasse une limite. « Des convictions. »
« Oui, appelez ça comme vous voulez.. »
« Vous... »
« Pardon. De vous interrompre mais vous voulez accomplir quelque chose d'exceptionnel. Quelque chose qui changerait la vie de tous. Illusiopolis, votre activité, tout ça est finalement... un contexte, si vous préférez. Un moyen. »
« Non non. Vraiment non. Pour le coup, vous vous trompez. »
« Ca m'arrive, oui. »
« Je tiens à sensibiliser la Shinra sur ce qu'il se passe à Illusiopolis et je tiens à leur rendre les rêves qu'ils avaient en quittant un monde où ils n'étaient pas acceptés. »
« Beaucoup étaient des malfrats. »
« Moi pas. Et bien d'autres non plus. Alors c'est vrai... J'ai envie d'être connue. Ca c'était la première chose, c'était mon rêve. Et c'est clair que... » Je soupire avant de rire nerveusement. « J'aimerais l'être beaucoup plus que maintenant. Mais c'est après m'être lancée dans cette course à la célébrité que je me suis dit que je pouvais en faire quelque chose mais.. voilà. »
« Oui je crois pouvoir comprendre. Qu'avez-vous pensé de Roxas ? »
« Oh, sincèrement... » Je glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille et sourit en regardant Luxord. Je leur ai fait le même compliment mais à part ça, ils sont super différents l'un de l'autre. « Je l'ai trouvé super gentil. Je pensais pas que... non et puis c'est lui qui a tenu à me rencontrer. C'est pas rien. » finis-je en rigolant un peu bêtement. « C'est un coup de coeur. »
« Quelle expression adaptée. Vous pensez qu'il en a un, de coeur ? »
« Mais je m'en fiche. » lâché-je comme un aveu, en essayant de ne pas paraître trop brusque. « Il a été super gentil et s'est intéressé à moi alors que franchement, je l'ai à peine laissé parler. Il peut avoir un trou noir à la place du coeur, ça change rien à ce que je ressens. »
« Tout comme moi, d'ailleurs. J'espère que ça vous touche autant. »
« Terriblement. » Je serre mes épaules, bombant un peu ma poitrine, et me penche vers lui en lui faisant de grands yeux taquins. Je me redresse en souriant, toujours. « Je dois avoir un truc avec les similis. »
« Ou les mauvais garçons. »
« Ca va de pair. »
Il hoche la tête, se lève et saisit mon verre avant de se diriger vers le buffet et de me resservir. Me tournant le dos, il continue de sa voix lente, avec sa belle diction. Je ne sais pas qui il était avant d'être un simili mais... il devait avoir un de ces succès auprès des filles. Et des gars ! Franchement ! Il a un truc un peu maniéré, oui. Et je pense que si j'étais un gars... Oui pourquoi pas.
« Vous n'avez rien prévu, j'espère. Je vous apprécie tellement que je pourrais vous parler des nuits entières, sans doute. Et quoi qu'il en soit, je vous garde jusqu'à ce que vous m'ayez convaincu. »
« J'espère que ce sera vite réglé. »
« Oui ? »
« Un rendez-vous avec Xemnas m'attend juste après. »
Il rit une nouvelle fois, décrochant mon plus beau sourire, alors qu'il revient avec mon verre. « Vous ne diriez pas cela si vous l'aviez connu, jeune fille. »
« Dites m'en plus. Sérieusement, ça m'intéresse ! Xemnas. »
« C'est peut-être le simili dont j'ai le moins à dire. Il s'est avéré que nous ignorions certaines choses et... Disons qu'il nous a bien eus, pour prendre les choses avec sourire. »
« D'accord. Alors les autres ! À part vous trois, je connais... Vexen ? Et Xaldin. »
« On s'est quittés en de mauvais termes, tous les trois. » Il croise les jambes avec lenteur et regarde le fond de la pièce. « On ne peut pas dire qu'ils avaient raison et moi tort, en définitive. J'ai fait certains choix qu'ils ont... vraiment réprouvé. Et je suis vivant. »
« Vous êtes trop... vague, vous savez ? »
« Ce ne sont pas que de bons souvenirs. »
« Hum. C'était un scientifique, Vexen ? »
« Un scientifique d'une drôle d'espèce au tempérament... pour le moins hargneux. Je ne pense pas qu'il m'ait un jour apprécié. Mais il est vivant, si vous l'ignorez. »
« Ah oui. Sur quoi travaillait-il ? »
« Je ne l'ai pas assez connu pour vous répondre mais en tout cas, je peux vous dire qu'il excellait pour créer des clones à partir de données. »
« Des machines ? »
« Pas vraiment. Je n'en sais pas plus, je regrette de ne pas pouvoir satisfaire davantage votre curiosité. »
« Oh je suis sûre que la Shinra sera déjà contente si je ramène ce genre d'informations, en plus de vous dans ma poche ! »
« Sans doute. Êtes-vous prête ? »
« Prête pour les affaires, oui ! »
« Bien... Que la Shinra me veut-elle, alors ? »
« Vous êtes un peu trop important pour que je vous dise son projet. Si j'échoue aujourd'hui, je voudrais que cet échec ne regarde que moi. Mais... c'est précisément votre don qui l'intéresse. La mise en scène, l'accueil. »
« Qu'avez-vous à m'offrir ? »
« Le salaire, ça c'est sûr. Mais je pense pas que ce soit ça qui vous motive. Et sinon... je pense que le président vous dirait que vous avez des perspectives d'avenir évidentes ! La Shinra peut vous récompenser largement en services, vous pourriez un jour accéder à une haute place dans l'entreprise. »
« Je vois. Mais vous, qu'avez-vous à m'offrir ? Ce que vous allez mettre en jeu, en somme, quand nous commencerons notre duel. »
« Ah. Et bien... J'ai peu d'idées, à vrai dire. »
« Je mise un emploi. Voilà, c'est décidé. Si je gagne, vous serez ce que vous voulez que je sois, c'est très équitable. Vous serez une hôte. Une amuseuse. Je suis sûr de pouvoir trouver l'édifice qui vous conviendra le mieux. »
« Et j'aurai un salaire et une perspective d'avenir ? »
« Au sein de l'entreprise, certainement. Ailleurs, peut-être moins. »
« Ca va ! » Je lui tends la main avec énergie. « Roxas si je gagne, Luxord si je perds. »
« J'adore les mariages. » Il me serre la main avec une lenteur envoûtante. « J'ai déjà choisi le jeu sur lequel nous nous affronterons. »
« Bonne nouvelle. » Je ne souris plus vraiment. Ca c'est évidemment ma crainte. Je sais pas jouer à tout, contrairement à lui. Et je connais même pas les règles de certains, notamment... les jeux de carte, ça c'est sûr. Et je pense que c'est sa spécialité.
Il tend la main vers un mur et m'arrache un sursaut en faisant apparaître une forme noire, ovale, dont les particules dansent comme des flammes. C'est un portail des ténèbres !
« Après vous... »
Je hoche la tête, un peu excitée par la perspective d'essayer ça! Et je m'engouffre dans la forme dans le mur. Je marche dans le noir quelques secondes, suivie par la présence de Luxord, avant de me retrouver dans un autre endroit sombre mais que je connais bien mieux.
Dernière édition par D.Va le Jeu 26 Oct 2017 - 1:25, édité 1 fois
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le Jeu 26 Oct 2017 - 1:18Je suis dans ma chambre. Et je veux dire ma vraie chambre, celle dans l'appartement de mes parents, à Illusiopolis. Je suis debout, et je réfléchis à absolument tout. Je me suis préparée mentalement durant toute la journée. Mon PC est encore chaud d'avoir carburé sur Starcraft tout ce temps... Il est 20h00 et je suis toujours en pyjama, et je regarde tout autour de moi car je sais que plus tard, je ne serai pas meilleure que maintenant. Ma mission... Je dois l'accomplir au plus vite.
Ma caméra. Je la prends ? Quel moment convient mieux que celui-ci pour une vidéo ? Je vais sans doute pas faire du gaming, ce soir... mais je vais jouer, ça c'est sûr. Jouer pour gagner le gros lot. Ou perdre tout, quasiment. Le Président me fait confiance... Il m'a demandé de recruter l'un des hommes les plus riches d'Illusiopolis, l'homme de l'ombre par excellence, et une célébrité historique pour Illusiopolis. C'est Le Joueur, comme aujourd'hui encore on l'appelle. Et il sera parfait pour la Shinra et ses projets. Je gagnerai le gros lot... ou je perdrai tout. Je me répète ça encore et encore dans ma tête.
Je ne peux pas perdre tout. Enfin je veux dire que je le refuse. Si j'échoue, adieu la Shinra, ça c'est sûr. Et le pro-gaming... bah j'y crois plus trop. Toutes les grandes compétitions apprendraient ce qu'il s'est passé. Il ne me restera que mes fans et ma chaîne... mais ça c'est uniquement si je ne prends pas la caméra. Le risque est trop important. Donc non, je la prends pas.
Mon pisto-laser... ahah. J'ai tellement pas l'habitude de m'en servir. J'ai fait que deux missions plutôt costaudes depuis que je suis à la Shinra, alors que je pensais qu'on m'enverrait faire que ça. D'ailleurs ici, je leur ai demandé qu'on me confie un devoir où j'aurais à me battre et à montrer ce que veut dire artillerie lourde, puisque c'est un peu la force de mon méka. Mais j'ai reçu cette mission. Je m'en plains pas ! C'est un peu comme l'instant de vérité donc je suis contente ! J'ai peur mais je suis heureuse.
Après... Le Joueur siège, j'ai presque envie de dire trône, dans le quartier des prostituées qui n'est pas le mieux famé du coin, même si ce n'est pas le pire. Bon. Je le prends... Je suis en mission officielle.
La tenue! Quand je suis pas dans mon méka, c'est vrai que j'ai tendance à accomplir mes missions en tenue civile, jeune. Comme je vais dans le quartier chaud, comme je vais parler à un proxénète, c'est pas débile que je sois habillée sexy donc je peux opter pour un slim avec un débardeur blanc, avec un décolleté, oui.
Je regarde ma combinaison suspendue à un cintre... Non je vais plutôt l'enfiler elle. Faut que je sois cash, aujourd'hui, que j'aie l'air de venir faire des affaires, de joueuse à joueur. Et c'est ça ma tenue de scène. Je suis contente de cette réflexion, me déshabille et mets ma combinaison. Je vérifie devant un miroir que tout est bien à sa place et prends mon sac à main en vérifiant que tout ce dont j'ai besoin est bien dedans.
« Ok... Tu vas l'écraser, tu vas l'écraser... Tu vas l'écraser ! »
Je sors de chez moi ! C'est une des premières fois que je sors de chez moi sous ma combinaison moulante et alors... aller dans un quartier à risques, là c'est clairement une première de chez premières. Limite, j'aurai un peu moins peur qu'on m'agresse là-bas, comme y a des prostituées qui sont habillées plus vulgaires que moi. Et puis je m'en fiche, j'ai mon flingue et à tout moment, j'appelle le méca si j veux !
Je marche une dizaine de mètres que quelqu'un siffle dans la rue à mon intention. Je... me fige et décide de continuer. Non, c'est le jeu, comme qui dirait. J'ai eu tout mon temps aujourd'hui pour décider quelle stratégie adopter devant Le Joueur. Je suis sûre de moi mais lucide. Et c'est cette impression-là que je dois lui donner de moi, en étant claire, cash, aussi joueuse que lui mais surtout prudente. Au bout d'une vingtaine de minutes, j'arrive sur le territoire des prostituées. Pour ceux qui connaissent pas Illusiopolis, déjà... dites-vous que c'est une ville immense. Ca, il faut toujours l'avoir en tête. Du coup, des quartiers roses, y en a quelques-uns, mais celui-ci est pas si loin que ça du centre... et c'est le seul à des kilomètres à la ronde. Ca vous donne une idée. Y a pas vraiment de concurrence. Et les gangs. Je ne m'y connais pas assez en gang mais ici, dans le coin je veux dire, je n'en vois jamais. Bien sûr, certains malfrats agissent ici et là et des prostituées sont tabassées de temps en temps par des sales minables mais à part ça... Non pour moi le danger est ailleurs. Les proxénètes. C'est ça le véritable problème de ce quartier. Ce qu'on peut y craindre le plus, ce sont les quelques gars qui le dirigent et qui savent quand même s'entourer. De là à parler d'un gang, non... Mais ils ont des hommes de main.
Je cherche des filles, et plutôt parmi les plus chiques. Il me faut à peine cinq minutes pour trouver mon bonheur. Pour leur éviter des ennuis, je m'approche pas mais cherche les hommes les plus proches. De ceux qui restent bien immobiles pour se faire passer pour des citoyens de passage. Et en voilà qui surveillent tout le secteur. Ils sont trois. Je pourrais me passer de ce moment mais comme je vous l'ai dit : Sûre de moi et lucide. Le Joueur est important, ici. Et le jeu, lui, il a déjà commencé.
Je vais vers eux mais sans leur sourire, ce qui franchement, est rare pour moi.
« Salut les gars. »
Ils me regardent. Deux d'entre eux me fixent prudemment tandis que le troisième ne détache pas son regard des filles aux alentours. Déjà, merci, ils me font pas le dialogue cliché des pervers. D'une certaine façon, ce sont de vrais pros.
« Hum ? » me dit l'un des deux qui me regardent.
« Déjà... merci de m'écouter. Faut que j'aie une discussion avec Luxord, Le Joueur. »
« Ah ouais. » Le deuxième qui me regardait détourne aussi son regard. À croire qu'ils m'ont vite calculée. « T'es qui ? »
« Soldat 2ème classe, D.Va. Je suis en mission. »
Je vois mon interlocuteur sourire un peu, mettre ses mains dans ses poches et s'approcher un peu.
« Ah ouais ? Tu peux le prouver ? »
Je ris légèrement tout en ramenant mon sac à main près de ma taille. « C'est ça mon badge. » Je glisse mes doigts de haut en bas sur ma combinaison avant de reprendre en réprimant mon sourire. « J'ai pas à te fournir de mandat, je veux juste savoir dans quel bar il est. »
« Tu traînes chez nous sans renfort, petite ? » me dit celui qui depuis le début ne m'a jamais regardée.
« 2ème classe. Je suis pas une guignole. Non et puis... la Shinra vous laisse tranquille donc si vous voulez pas que ça change... »
J'ai lancé ça... comme une pierre dans un couloir, en espérant toucher le piège, mais avec un bon pressentiment.
« Tu prends la troisième à gauche et tu continues cinq cent mètres. C'est le « Nuit Secrète ».»
Je les remercie d'un hochement de tête et en leur souriant. Ca m'énerve un peu, en définitive... Parce que j'ai touché un point névralgique du problème. La Shinra laisse les proxénètes tranquille, tout comme la plupart des gangs, maintenant... sans dire que j'en ai la preuve, parce que je le voyais déjà avant, et bien ça devient un secret qu'on s'avoue. Mais je suis là pour ça, donc je ne me braque pas. Moi, je réglerai tout ça.
Entre les nombreux bars de striptease et maisons closes, appelée par quelques femmes des trottoirs, j'arrive sans problème devant l'édifice Nuit secrète. J'entre et me sens assez vite bouffée par la chaleur de l'endroit. J'essaie de me tenir la plus droite possible et avance, distinguant de plus en plus l'endroit. C'est très cosy, au moins pour les clients. Ici donc, c'est plus un bar à strip-tease qu'une maison close, ce qui est quand même... plus facile à négocier pour moi ! Y a pas énormément de places, ce qui doit vouloir dire qu'elles sont chères. Je jette un oeil sur les nombreuses filles ici et là dans la salle qui se déshabillent, moins mal à l'aise que compatissantes. Dire que je me plaignais y a deux jours de devoir porter aussi peu de dessous. Et la question. Est-ce que je pourrais me sentir capable de faire ce qu'elles font ? En deux heures, je suis bien passée de mal à l'aise en maillot devant un photographe à une amatrice en mannequinat osant tout. Et devant le désespoir qu'ont du supporter ces filles en arrivant à Illusiopolis avec pas grand chose, sans doute que j'aurais craqué aussi. Et puis peut-être que certaines aiment quand même ça. J'espère ! Ca m'a plu de jouer au mannequin, et je me dis que faire ça de ma vie, ça serait pas horrible.
Enfin... Je décide de me mettre au boulot. Je vais chercher un videur, préférant que ce soit moi lui qui le trouve et non le contraire, et je lui gueule dans les oreilles que la Shinra veut parler avec Luxord, oui parce que cosy ou non, la musique va horriblement fort. J'aime ça d'habitude, mais dans une ambiance de fête et pas de... testostérone. Je reste un peu seule dès lors et quelqu'un me fait signe un peu plus tard. Au bout d'une petite pérégrination dans des couloirs s'éloignant du coeur du bruit, j'arrive devant un bureau. Sur la porte de celui-ci, il est écrit « Valentin Ficci ». Quand j'entre... je vois deux personnes autour d'un bureau. Le siège le plus grand derrière le bureau, est occupé par un très bel homme aux cheveux courts et blonds, habillé d'un très beau costume deux pièces. Devant lui, et bien... Malfrat N°2, qui doit s'appeler Valentin Ficci parce que je n'ai pas le moindre doute concernant l'homme que je viens trouver.
« Ah. » Dit l'homme sur son siège, la tête reposée sur son poing ganté. « Quel plaisir. »
« Je peux entrer ? »
Il acquiesce en se redressant, alors que son interlocuteur se tait. Je m'approche en souriant d'un air poli, fixant le vrai patron des deux. Ah c'est une intuition, ce n'est que ça. Mais quand le président me dit que Luxord fait partie d'un réseau d'édifices du plaisir, j'ose en tirer quelques conclusions.
« Mademoiselle... »
« Vous pouvez m'appeler Di...
« D.Va, bien entendu. »
Je m'immobilise et souris de plus belle, assez flattée. C'est la première fois qu'on me le fait, ça, et je trouve ça d'un classe ! À deux mètres du bureau, je me permets de lui demander, coquette comme je suis :
« On vous a prévenu ? »
Il ne rit pas mais sourit. Pourquoi est-ce que je précise qu'il ne rit pas ? Parce que son sourire est aussi éloquent qu'un rire. Par contre, il ne répond pas, ce qui est facultatif !
« Asseyez-vous, je suis ravi de vous voir enfin. Merci, Valentin. »
Il le congédie, oui... mais avec classe. Je n'aurais même pas été vexée si on m'avait fait ça tant c'est poli, tant son regard est appuyé, presque intime. Je le regarde avec une pointe d'admiration et le détaille plus nettement. Des piercing aux oreilles, un bouc extrêmement bien taillé. Il croise mes yeux une nouvelle fois et j'ai presque honte de l'avoir reluqué ! Mais il a un sourire, le type !
Et je m'assieds mais pas avant de lui avoir tendu ma main qu'il ne sert pas non. Il la prend entre ses deux mains comme un trésor, après s'être levé, en caresse le dos d'un pouce en me regardant dans les yeux avant de me la rendre d'un air reconnaissant en effleurant le bout de mes doigts des siens.
« Vous êtes en beauté. » Il ne se rassied pas, me quitte des yeux et va chercher sur un buffet à proximité deux verres. « Un cognac ? »
« Merci... Je préfère quelque chose de plus léger et de moins cher. » Mon sourire s'élargit, dévoilant mes dents. « Ou du champagne, si vraiment vous y tenez ! » Il ne rigole toujours pas, pas même pour être poli, parce que son sourire vaut tous les rires du monde. J'attends qu'il me serve mon verre de champagne, oui monsieur, avant de lui dire. « Vous êtes très beau, vous aussi. »
« J'aime ce... sentiment. » dit-il en mettant une certaine énergie dans son dernier mot. « Être avec une personne de mon goût, boire un verre, parler d'affaires. » finit-il en se rasseyant lentement, tenant son verre dans le creux de sa main.
« Affaires ? Vous savez donc absolument tout, c'est fantastique ! » plaisanté-je d'un air amusé en l'entendant mentionner des affaires. « À quel chiffre je pense ? »
Je ne m'attends pas à ce qu'il me réponde, puisque ce n'est qu'une blague, mais il me dit « Sept. » Je respecte un silence, entrouvre la bouche et murmure : « Non. Je suis très déçue. » avant de rire à ma plaisanterie qui le fait à nouveau sourire. « Pas de chance. »
« Vous savez de quoi je vais vous parler ? »
« Non. Je devine au moins que vous voulez négocier. »
« C'est vrai! » Je bois une gorgée de champagne, me promettant d'y aller doucement. « Vous avez de la chance, ça va être mon premier essai. »
Et il rigole à la plaisanterie, empourprant un petit peu mes joues. Je pourrais tomber amoureuse, sérieusement, il est trop classe et franchement. Bel homme.
« La première chose à faire, pour parler affaire... c'est de prendre son temps. La négociation a commencé à l'instant où vous êtes entrée, le savez-vous ? »
« Oui... C'est plus ou moins ce que je me suis dit en venant, sous une autre forme. On prend notre temps, alors ? »
Il hoche la tête, se lève, et s'assied sur un fauteuil longeant le mur de ce bureau. Je m'aperçois seulement maintenant qu'on entend à peine la musique qui m'assourdissait tout à l'heure. Je me lève et le rejoins, pas de manière intimiste, non. Je pense pas être deux secondes dans une situation de jeu de drague avec lui. Je suis pas habillée longue robe rouge telle Lara Croft. Je sais quand même ce qu'il est, je sais qu'il aime jouer mais je sais aussi que je dois être ouverte à tout ce qu'il va me proposer. C'est nous qui avons besoin de lui. Alors, je ne suis pas langoureuse et délicate mais j'essaie d'être moi-même.
On se regarde dans les yeux et je finis par pouffer légèrement.
« Continuez de me regarder comme ça et je risque de signer un contrat d'embauche dans la minute. » Je détourne les yeux en riant alors qu'il me répond d'une voix lente : « Vous voudriez être une de mes filles ? » Je le regarde à nouveau, pose ma main sur la sienne. « Pas du tout. » avant de sourire gentiment et de retirer ma main.
« Mais je vous admire vraiment. Vous êtes le deuxième à qui je dis ça. »
« De l'Organisation, je présume. Vous savez aussi certaines choses sur moi. À quel chiffre je pense ? »
« Quatre. »
Il observe un silence et rit une nouvelle fois assez discrètement. « Bravo, vous lisez dans mes pensées. À moi... Ce doit être récent, vous n'étiez qu'une enfant lorsque nous avons frôlé la victoire. Donc je parie sur Roxas. »
« Bravo. »
« C'était facile. Pourquoi nous admirez-vous ? »
« Oh j'ai une certaine attraction pour le grandiose. Et essayer de créer une planète avec des coeurs, c'est plutôt pas mal dans le genre. »
« Oui. »
« Vous étiez là avant qu'il y ait tant de gens à Illusiopolis. C'est votre monde, en quelque sorte et... vous êtes toujours là. Vous en tous cas, vous êtes resté. »
« Je vais vous décevoir mais ce n'était pas par sentimentalisme. »
« Non je me doute. Et puis... Le joueur ! »
« Du destin. Le joueur du destin. C'est un détail qu'on oublie souvent. »
« Désolée ! »
« Vous... vous dites qu'on a beaucoup de choses en commun. »
« Ah oui je le pense. » Je me redresse un peu, me penche un peu vers lui en me lançant dans mon explication. « Criminel ou non. Vous êtes l'incarnation même du jeu, du pari, de la chance. »
« Et Rufus Shinra vous a envoyée vous. Arrivera-t-on à nous quitter sans faire une partie ? » Il sourit de manière plus marquée et je hoche la tête d'un air complice. Il parlait de négociation, et bien on est en plein dedans !
« Si je ne me plante pas aujourd'hui, j'adorerais que vous et moi devenions amis. »
« Aaah. » dit-il en levant les mains quelques secondes vers le plafond. « Ce serait merveilleux. »
« Vous êtes un peu sarcastique, là ? Ca me vexe. »
« Pardonnez-moi, D.Va. Pensez-vous qu'un simili puisse avoir des amis ? »
« Je vous avoue que ce n'est pas une question qui m'intéresse ! » Je lui souris. « Même si je devenais un simili, je serais la même. J'en suis sûre. »
« Je vous crois. »
On respecte un nouveau silence. Il peut mentir à tout moment, ça c'est évident et franchement, je m'en apercevrai pas. Là, je joue son jeu, j'ai pas franchement l'impression de le manipuler pour qu'il aille dans mon sens. Mais il résiste pas à mes tentatives de charme. Enfin bon, j'arrête pas de parler de négociation mais est-ce qu'elle a de l'importance quand on sait que tout va se jouer aux dés ? J'en suis absolument persuadée, ce type... préférera ne rien faire que de ne pas laisser le jeu décider.
« Et donc... vous vous retrouvez dans le proxénétisme. Un peu décevant, non ? »
Il rigole plus franchement qu'il ne l'a fait jusque-là et se lève assez brusquement, commençant à faire quelques pas dans son bureau. C'était peut-être une mauvaise carte, ça.
« Ouh, votre style devient plus agressif, c'est intéressant. Laissez-moi poursuivre votre raisonnement, si vous le voulez bien. Pourquoi ne pas aspirer à une vie plus extraordinaire en vous rejoignant ? Vous m'avez dévoilé beaucoup de votre jeu, mademoiselle. Vous voulez donc me recruter. J'étais certain que la Shinra désirait des pots de vin de ma part pour ignorer mes activités... ou encore qu'elle souhaitait commercer avec moi. Me recruter, je... Je n'y pensais pas. »
Je prends quelques secondes. Là il vient de me mettre un bon coup dans la figure, ça va être difficile de le rattraper. « Je veux en savoir plus sur vos raisons, Luxord. Mais c'est vrai, c'est mon but. »
« J'en suis flatté. » Il lève une main au ciel, je m'attends à voir les murs s'effondrer pour me retrouver encerclée par des reflets mais... Non rien. « Et j'ignore ce qu'elle peut désirer de moi. » poursuit-il en se tenant le menton d'une main. Je... suis complètement paniquée, là. Ca devait pas aller si vite, sérieusement. Lui qui parlait de prendre son temps.
Je sais même pas comment négocier la suite !
« À quel point êtes-vous impliqué, dans le proxénétisme ? »
Il se fige et me regarde bouche-bée avant de sourire à nouveau. « Vous utilisez votre joker ? » La question est très bizarre même venant de l'homme qui parle toujours de jeu, de chance, de cartes, etc. Et j'avoue que ça me fait penser à une vidéo drôle sur internet... Mais je dois avouer que je ne suis pas prête pour ça donc... « Oui. Mais je ne fais pas ça pour gagner du temps. Je ne vous ai pas menti, je vous admire mais à quel point êtes-vous important ? »
« Nous jouons franc-jeu, à présent ? »
« Ah personnellement, c'est ce que je fais depuis le début. »
« Depuis que le Consulat m'a incité à me démasquer, et je dis bien inciter, j'ai une politique plus agressive. J'essaie de rendre la partie plus intéressante, disons. Maintenant, c'est près d'un millier de filles qui travaillent pour moi. »
Je me renfrogne un peu. Il se rend seulement compte ? À croire qu'un criminel reste toujours un criminel. Il y a un côté grandiose, oui... le fait qu'il contrôle quasiment tous les quartiers roses à des kilomètres. C'est un tour de force ! Mais c'est aussi parfaitement dégoûtant. C'est pas lui, au fond... c'est ce monde. Comment arriver au bout de tout ça ? Comment changer les choses au sein de la Shinra pour qu'elle réagisse !
« Vous les traitez bien ? »
« Je n'ai jamais aimé la violence. Avec moi, tout se fait par les jeux, les paris... Mais il est vrai que comme n'importe quel joueur du destin, je n'apprécie pas qu'on ne respecte pas les règles, que l'on triche. »
« Au moins c'est clair. »
Il se rassied à coté de moi, met son bras sur le dossier du fauteuil, derrière ma tête et me sourit à nouveau mystérieusement.
« Nous sommes loin de cette amitié que vous évoquiez comme étant possible tout à l'heure. Vous... étiez pourtant au courant de mes activités, ce n'est pas le hasard qui vous a menée ici. »
Je baisse la tête, détournant mes yeux des siens. Difficile d'être plus maligne que lui.
« Non c'est vrai. »
« Vous aimez bien ça, je me trompe ? Être devant des hommes puissants et vous rapprocher d'eux. »
« Ah. » Je pose mon verre vide sur une table vide avant de me redresser une nouvelle fois et de reprendre mes esprits du mieux que je le peux. « Peut-être oui, » avoué-je avec un joli sourire. « mais je vous l'ai dit, c'est l'amour du jeu, nous sommes pareils, vous et moi. »
Il hoche la tête. Cette discussion est l'une des plus bizarres que j'ai eues, clairement. J'essaie de profiter de l'instant, parce que d'une manière ou d'une autre, ça peut être la dernière fois qu'on me confie des responsabilités. C'est... dingue comme j'ai l'impression d'être aussi puissante que mon patron ! À négocier avec un véritable cador.
« En fait, vous êtes ambitieuse. »
Je hoche la tête avant de faire un léger non du nez. « Je dirais que j'ai des projets. »
« Diaboliques ? »
« Vous les connaissez sûrement si vous savez qui je suis. »
« Ah... Je pense que ce sont des prétextes. »
« Oh. » Là... il dépasse une limite. « Des convictions. »
« Oui, appelez ça comme vous voulez.. »
« Vous... »
« Pardon. De vous interrompre mais vous voulez accomplir quelque chose d'exceptionnel. Quelque chose qui changerait la vie de tous. Illusiopolis, votre activité, tout ça est finalement... un contexte, si vous préférez. Un moyen. »
« Non non. Vraiment non. Pour le coup, vous vous trompez. »
« Ca m'arrive, oui. »
« Je tiens à sensibiliser la Shinra sur ce qu'il se passe à Illusiopolis et je tiens à leur rendre les rêves qu'ils avaient en quittant un monde où ils n'étaient pas acceptés. »
« Beaucoup étaient des malfrats. »
« Moi pas. Et bien d'autres non plus. Alors c'est vrai... J'ai envie d'être connue. Ca c'était la première chose, c'était mon rêve. Et c'est clair que... » Je soupire avant de rire nerveusement. « J'aimerais l'être beaucoup plus que maintenant. Mais c'est après m'être lancée dans cette course à la célébrité que je me suis dit que je pouvais en faire quelque chose mais.. voilà. »
« Oui je crois pouvoir comprendre. Qu'avez-vous pensé de Roxas ? »
« Oh, sincèrement... » Je glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille et sourit en regardant Luxord. Je leur ai fait le même compliment mais à part ça, ils sont super différents l'un de l'autre. « Je l'ai trouvé super gentil. Je pensais pas que... non et puis c'est lui qui a tenu à me rencontrer. C'est pas rien. » finis-je en rigolant un peu bêtement. « C'est un coup de coeur. »
« Quelle expression adaptée. Vous pensez qu'il en a un, de coeur ? »
« Mais je m'en fiche. » lâché-je comme un aveu, en essayant de ne pas paraître trop brusque. « Il a été super gentil et s'est intéressé à moi alors que franchement, je l'ai à peine laissé parler. Il peut avoir un trou noir à la place du coeur, ça change rien à ce que je ressens. »
« Tout comme moi, d'ailleurs. J'espère que ça vous touche autant. »
« Terriblement. » Je serre mes épaules, bombant un peu ma poitrine, et me penche vers lui en lui faisant de grands yeux taquins. Je me redresse en souriant, toujours. « Je dois avoir un truc avec les similis. »
« Ou les mauvais garçons. »
« Ca va de pair. »
Il hoche la tête, se lève et saisit mon verre avant de se diriger vers le buffet et de me resservir. Me tournant le dos, il continue de sa voix lente, avec sa belle diction. Je ne sais pas qui il était avant d'être un simili mais... il devait avoir un de ces succès auprès des filles. Et des gars ! Franchement ! Il a un truc un peu maniéré, oui. Et je pense que si j'étais un gars... Oui pourquoi pas.
« Vous n'avez rien prévu, j'espère. Je vous apprécie tellement que je pourrais vous parler des nuits entières, sans doute. Et quoi qu'il en soit, je vous garde jusqu'à ce que vous m'ayez convaincu. »
« J'espère que ce sera vite réglé. »
« Oui ? »
« Un rendez-vous avec Xemnas m'attend juste après. »
Il rit une nouvelle fois, décrochant mon plus beau sourire, alors qu'il revient avec mon verre. « Vous ne diriez pas cela si vous l'aviez connu, jeune fille. »
« Dites m'en plus. Sérieusement, ça m'intéresse ! Xemnas. »
« C'est peut-être le simili dont j'ai le moins à dire. Il s'est avéré que nous ignorions certaines choses et... Disons qu'il nous a bien eus, pour prendre les choses avec sourire. »
« D'accord. Alors les autres ! À part vous trois, je connais... Vexen ? Et Xaldin. »
« On s'est quittés en de mauvais termes, tous les trois. » Il croise les jambes avec lenteur et regarde le fond de la pièce. « On ne peut pas dire qu'ils avaient raison et moi tort, en définitive. J'ai fait certains choix qu'ils ont... vraiment réprouvé. Et je suis vivant. »
« Vous êtes trop... vague, vous savez ? »
« Ce ne sont pas que de bons souvenirs. »
« Hum. C'était un scientifique, Vexen ? »
« Un scientifique d'une drôle d'espèce au tempérament... pour le moins hargneux. Je ne pense pas qu'il m'ait un jour apprécié. Mais il est vivant, si vous l'ignorez. »
« Ah oui. Sur quoi travaillait-il ? »
« Je ne l'ai pas assez connu pour vous répondre mais en tout cas, je peux vous dire qu'il excellait pour créer des clones à partir de données. »
« Des machines ? »
« Pas vraiment. Je n'en sais pas plus, je regrette de ne pas pouvoir satisfaire davantage votre curiosité. »
« Oh je suis sûre que la Shinra sera déjà contente si je ramène ce genre d'informations, en plus de vous dans ma poche ! »
« Sans doute. Êtes-vous prête ? »
« Prête pour les affaires, oui ! »
« Bien... Que la Shinra me veut-elle, alors ? »
« Vous êtes un peu trop important pour que je vous dise son projet. Si j'échoue aujourd'hui, je voudrais que cet échec ne regarde que moi. Mais... c'est précisément votre don qui l'intéresse. La mise en scène, l'accueil. »
« Qu'avez-vous à m'offrir ? »
« Le salaire, ça c'est sûr. Mais je pense pas que ce soit ça qui vous motive. Et sinon... je pense que le président vous dirait que vous avez des perspectives d'avenir évidentes ! La Shinra peut vous récompenser largement en services, vous pourriez un jour accéder à une haute place dans l'entreprise. »
« Je vois. Mais vous, qu'avez-vous à m'offrir ? Ce que vous allez mettre en jeu, en somme, quand nous commencerons notre duel. »
« Ah. Et bien... J'ai peu d'idées, à vrai dire. »
« Je mise un emploi. Voilà, c'est décidé. Si je gagne, vous serez ce que vous voulez que je sois, c'est très équitable. Vous serez une hôte. Une amuseuse. Je suis sûr de pouvoir trouver l'édifice qui vous conviendra le mieux. »
« Et j'aurai un salaire et une perspective d'avenir ? »
« Au sein de l'entreprise, certainement. Ailleurs, peut-être moins. »
« Ca va ! » Je lui tends la main avec énergie. « Roxas si je gagne, Luxord si je perds. »
« J'adore les mariages. » Il me serre la main avec une lenteur envoûtante. « J'ai déjà choisi le jeu sur lequel nous nous affronterons. »
« Bonne nouvelle. » Je ne souris plus vraiment. Ca c'est évidemment ma crainte. Je sais pas jouer à tout, contrairement à lui. Et je connais même pas les règles de certains, notamment... les jeux de carte, ça c'est sûr. Et je pense que c'est sa spécialité.
Il tend la main vers un mur et m'arrache un sursaut en faisant apparaître une forme noire, ovale, dont les particules dansent comme des flammes. C'est un portail des ténèbres !
« Après vous... »
Je hoche la tête, un peu excitée par la perspective d'essayer ça! Et je m'engouffre dans la forme dans le mur. Je marche dans le noir quelques secondes, suivie par la présence de Luxord, avant de me retrouver dans un autre endroit sombre mais que je connais bien mieux.
Dernière édition par D.Va le Jeu 26 Oct 2017 - 1:25, édité 1 fois
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