Il est de retour, pour vous jouer un mauvais tour.
Et non ! Ne commencez pas à rire en pensant à ces couillons en justaucorps blanc ! Son génie, sa magnificence, va bien au-delà de ça ! Si loin que cette secrétaire partant en hurlant n’avait manifestement pas capacité à la percevoir…
Sa foulée est gracile comme le vol du cygne sur le lac cristallin — il vole (presque), dans les couloirs désertés par une foule prostrée dans les salles de réunion et les toilettes (pour moins de classe). Sa cible : l’ordinateur central. Oh oui ! Toutes ces données, si elles devenaient siennes, étaient la promesse d’un accomplissement rêvé. Ils l’avaient oublié ! Ce jour serait celui qui les ramènerait enfin les pieds sur terre !
Deux agents de sécurité s’engagent dans le couloir — brave esprit professionnel — mais ils sont aussitôt cloués au sol par les superbes bijoux de technologie qui l’accompagnent. Effets sons et lumières garantis dans des tons de rouge-sang et bleu-désespoir. Puis la phrase, juste pour l’effet dramatique. Il faut bien confirmer les craintes qui se lisent sur leurs visages ;
Phrase-icône connue de tous ! QUI pourrait douter désormais ?!
Au dernier étage, avec panorama sur la ville s’il vous plaît, le ‘ding’ caractéristique de l’ascenseur. Le type du courrier qui avait eu trop peur pour redescendre frappe frénétiquement sur les touches du téléphone. Il prie ! Il supplie dans son âme que ce jour ne soit pas le dernier et il a raison ! Mais la ligne est coupée ! Comment ?! Pourquoi ?! ’Megabots, neutralisation.’
Dans un fracas seulement brisé par la musique d’ambiance de l’élévateur (bon, elle est pas trop forte, la bande-son diffusée par ses fidèles sbires mécaniques la couvre largement et heureusement), il s’avance, avec fumée y tutti quanti. ‘NOOOOOOOON PITIEEEE EPARGNEZ-MOI JE VOUS EN SUPPLIIIIIIIIEEEE !!’ — ‘Tu vivras vermine… pour conter ma légende.’ Son auguste main passe sur son crâne superbe, tandis qu’il dépasse le pauvre quidam. Juste derrière cette porte, il y a l’ordinateur central, les serveurs, le savoir tant attendu, l’objectif ! Comme il est déconcertant de voir que face à sa simple personne, ils s’étaient inclinés… c’en était presque déconcertant.
Mais bienvenu ! Pour une fois que les choses se passaient sans accroc… à l’exception près de ce malheureux épisode de chute lunaire.
Vlan ! Porte ouverte. Quelques reliquats de défense futile, plus attachés à leur vie parce qu’ils ne pouvaient plus reculer que poussés par l’esprit héroïque de belles valeurs. ‘A… arrêtez-vous ! Que… qu’est-ce que vous nous voulez ?!’
Alors il écarte les bras, ne tressaillant même pas devant leurs armes à feu, avant de sourire d’un air vainqueur : ‘Je suis Megamind, le plus grand génie du mal. Et je suis outré ! Oui, outré ! Vous êtes les plus décevants des opposants. Incapables de se prosterner ni d’agir. Des mollusques !’
L’un d’eux lève son arme, et son doigt s’apprête à presser la gâchette.
Hem.
Bon, ça c’était pas prévu.
’Je croyais qu’ils devaient pas avoir de munitions.’
— ‘Oh… ah-ah’ - un rire nerveux s’échappe des lèvres du petit commercial - ‘Un stock que mes agents n’ont pas dû vérifier. En tous les cas vous étiez sensationnel, ils n’y ont vu que du feu. Tenez, votre paiement.’
— ‘Merci. Les dispositions sont prises pour me ramener à la station ?’
— ‘Tout à fait ! Ce fut un plaisir de vous avoir Monsieur ! Et quel prêtre moderne vous faites. Mais hem… vous seriez gentil… cette affaire de munition est une très grossière erreur de notre part… nous avons ajusté votre rémunération en conséquence.’
— ‘C’est toujours un plaisir pour le Sanctum que d’aider à assurer la défense des mondes.’
Sanctothon (nom toujours soumis à débat) étape 1 : terminée.
Quand quelques jours auparavant un agent de la Shinra avec lequel il avait sympathisé lui avait dit que la société de son oncle peinait à trouver un type pour se costumer une petite heure, Agon avait cru que c’était ce genre de travail trop mal payé pour que la honte à supporter tienne la route. Mais quand il lui avait donné la somme promise à celui qui se sacrifierait pour la cause… son coeur s’était terni d’un sentiment vivace (et perfide certes) d’envie - ou assimilé. C’est que c’était une somme merde !
Ceci étant, à peser le pour et le contre, il ne serait pas retourné à Illusiopolis. La ville n’était pas celle de ses escales qu’il avait préféré, avait-il déjà conté aux curieux. Mais l’Archiviste Heltzer avait été si… enthousiaste. Ca ne pouvait pas faire de mal, et puis c’était sécurisé, et puis ça paierait les petits fours à l’avocat et à la crevette pour la cérémonie du Primarque.
Et voici comment Agon Wiley se trouva revêtu d’une tenue désagréablement moulante et d’un appendice frontal bleu-violet des plus douteux. Le tout, à but de simulation des procédures de défense du QG de la boîte. Une compagnie proche de la Shinra au passage (d’où les moyens). Un échec pour eux manifestement, vu que les pâles copies de megabots avaient évité le pire au jeune homme en plus d’immobiliser les agents. Ca, et le templier qui avait surgi de nulle part pour s’assurer que son homme de foi assigné ne périsse pas sous sa garde (et encore moins d’une façon aussi ridicule).
Ces agents n’auraient pas de prime ce mois-ci.
Avant de regagner la voiture où l’attendait le templier chargé de sa protection, Agon s’esquive aux toilettes. ‘Pour le risque.’ dit-il pour lui-même en ouvrant la bourse massive ayant rejoint ses effets. Après tout, le Sanctum ne remarquerait pas qu’une petite partie de la prime supplémentaire manque.
C’est son bonus après tout !
Et non ! Ne commencez pas à rire en pensant à ces couillons en justaucorps blanc ! Son génie, sa magnificence, va bien au-delà de ça ! Si loin que cette secrétaire partant en hurlant n’avait manifestement pas capacité à la percevoir…
Sa foulée est gracile comme le vol du cygne sur le lac cristallin — il vole (presque), dans les couloirs désertés par une foule prostrée dans les salles de réunion et les toilettes (pour moins de classe). Sa cible : l’ordinateur central. Oh oui ! Toutes ces données, si elles devenaient siennes, étaient la promesse d’un accomplissement rêvé. Ils l’avaient oublié ! Ce jour serait celui qui les ramènerait enfin les pieds sur terre !
Deux agents de sécurité s’engagent dans le couloir — brave esprit professionnel — mais ils sont aussitôt cloués au sol par les superbes bijoux de technologie qui l’accompagnent. Effets sons et lumières garantis dans des tons de rouge-sang et bleu-désespoir. Puis la phrase, juste pour l’effet dramatique. Il faut bien confirmer les craintes qui se lisent sur leurs visages ;
Personne pour vous sauver.
Phrase-icône connue de tous ! QUI pourrait douter désormais ?!
Au dernier étage, avec panorama sur la ville s’il vous plaît, le ‘ding’ caractéristique de l’ascenseur. Le type du courrier qui avait eu trop peur pour redescendre frappe frénétiquement sur les touches du téléphone. Il prie ! Il supplie dans son âme que ce jour ne soit pas le dernier et il a raison ! Mais la ligne est coupée ! Comment ?! Pourquoi ?! ’Megabots, neutralisation.’
Dans un fracas seulement brisé par la musique d’ambiance de l’élévateur (bon, elle est pas trop forte, la bande-son diffusée par ses fidèles sbires mécaniques la couvre largement et heureusement), il s’avance, avec fumée y tutti quanti. ‘NOOOOOOOON PITIEEEE EPARGNEZ-MOI JE VOUS EN SUPPLIIIIIIIIEEEE !!’ — ‘Tu vivras vermine… pour conter ma légende.’ Son auguste main passe sur son crâne superbe, tandis qu’il dépasse le pauvre quidam. Juste derrière cette porte, il y a l’ordinateur central, les serveurs, le savoir tant attendu, l’objectif ! Comme il est déconcertant de voir que face à sa simple personne, ils s’étaient inclinés… c’en était presque déconcertant.
Mais bienvenu ! Pour une fois que les choses se passaient sans accroc… à l’exception près de ce malheureux épisode de chute lunaire.
Vlan ! Porte ouverte. Quelques reliquats de défense futile, plus attachés à leur vie parce qu’ils ne pouvaient plus reculer que poussés par l’esprit héroïque de belles valeurs. ‘A… arrêtez-vous ! Que… qu’est-ce que vous nous voulez ?!’
Alors il écarte les bras, ne tressaillant même pas devant leurs armes à feu, avant de sourire d’un air vainqueur : ‘Je suis Megamind, le plus grand génie du mal. Et je suis outré ! Oui, outré ! Vous êtes les plus décevants des opposants. Incapables de se prosterner ni d’agir. Des mollusques !’
L’un d’eux lève son arme, et son doigt s’apprête à presser la gâchette.
Hem.
Bon, ça c’était pas prévu.
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’Je croyais qu’ils devaient pas avoir de munitions.’
— ‘Oh… ah-ah’ - un rire nerveux s’échappe des lèvres du petit commercial - ‘Un stock que mes agents n’ont pas dû vérifier. En tous les cas vous étiez sensationnel, ils n’y ont vu que du feu. Tenez, votre paiement.’
— ‘Merci. Les dispositions sont prises pour me ramener à la station ?’
— ‘Tout à fait ! Ce fut un plaisir de vous avoir Monsieur ! Et quel prêtre moderne vous faites. Mais hem… vous seriez gentil… cette affaire de munition est une très grossière erreur de notre part… nous avons ajusté votre rémunération en conséquence.’
— ‘C’est toujours un plaisir pour le Sanctum que d’aider à assurer la défense des mondes.’
Sanctothon (nom toujours soumis à débat) étape 1 : terminée.
Quand quelques jours auparavant un agent de la Shinra avec lequel il avait sympathisé lui avait dit que la société de son oncle peinait à trouver un type pour se costumer une petite heure, Agon avait cru que c’était ce genre de travail trop mal payé pour que la honte à supporter tienne la route. Mais quand il lui avait donné la somme promise à celui qui se sacrifierait pour la cause… son coeur s’était terni d’un sentiment vivace (et perfide certes) d’envie - ou assimilé. C’est que c’était une somme merde !
Ceci étant, à peser le pour et le contre, il ne serait pas retourné à Illusiopolis. La ville n’était pas celle de ses escales qu’il avait préféré, avait-il déjà conté aux curieux. Mais l’Archiviste Heltzer avait été si… enthousiaste. Ca ne pouvait pas faire de mal, et puis c’était sécurisé, et puis ça paierait les petits fours à l’avocat et à la crevette pour la cérémonie du Primarque.
Et voici comment Agon Wiley se trouva revêtu d’une tenue désagréablement moulante et d’un appendice frontal bleu-violet des plus douteux. Le tout, à but de simulation des procédures de défense du QG de la boîte. Une compagnie proche de la Shinra au passage (d’où les moyens). Un échec pour eux manifestement, vu que les pâles copies de megabots avaient évité le pire au jeune homme en plus d’immobiliser les agents. Ca, et le templier qui avait surgi de nulle part pour s’assurer que son homme de foi assigné ne périsse pas sous sa garde (et encore moins d’une façon aussi ridicule).
Ces agents n’auraient pas de prime ce mois-ci.
Avant de regagner la voiture où l’attendait le templier chargé de sa protection, Agon s’esquive aux toilettes. ‘Pour le risque.’ dit-il pour lui-même en ouvrant la bourse massive ayant rejoint ses effets. Après tout, le Sanctum ne remarquerait pas qu’une petite partie de la prime supplémentaire manque.
C’est son bonus après tout !