Dans un souffle, il posa ses deux pouces sur l’arcade du nez avant de le craquer et le remettre droit. La douleur subite fut-elle qu’il n’empêcha de retenir un cri de douleur penchant dans les aigus avant que le sang ne recommence à couler. Trempant une compresse dans l’alcool, il apporta cette dernière à son nez le temps que l’hémorragie se calme.
Une dizaine de minutes plus tard, il rangea le matériel qu’il venait d’utiliser et se dirigea dans la partie réhabilitation de l’infirmerie. Cela faisait plusieurs semaines qu’il évitait soigneusement de se rendre dans cette aile trop souvent, et depuis l’épisode du bureau avec Rufus, il n’avait plus d’excuses et devait rendre visite à Roger, le Sergent de son escouade alité depuis son accident à Illusiopolis. Kurt avait merdé en balançant la maladie de son chef, il devait au moins être la personne qui lui annoncera l’inéluctable lettre de renvoi qu’il allait recevoir. Qui sait, il n’attendait peut-être que ça depuis le moment où il avait pris une chevrotine dans le torse.
Toquant à la porte de sa chambre, Kurt ouvrit lentement la porte pour voir la tête de Roger enfoncer dans un oreiller, regardant la télé diffusant un reportage d’un journaliste récemment apparu sur la chaîne de l’Éclaireur. Bear Grylls expliquait la différence entre certains champignons à Oerba, intéressant.
- ‘Lut Roger. Hésita le médecin. Ça va vieux ?
- Oh Kurt ! Ça fait longtemps, comment va depuis le temps ? Dit-il en se redressant sur son lit. Des nouvelles des gars, Loris et Hadrien ?
- Ils vont bien, aux dernières nouvelles.
- Cool, cool ! T’es venu m’annoncer que j’vais bientôt sortir d’ici ?
Roger avait un large sourire sur le visage, attendant que le moment pour retourner sur le terrain. Malheureusement pour lui, ses plaies ne cicatrisaient pas correctement à cause du traitement qu’il prenait en parallèle. Même, si maintenant, il n’aurait plus accès à ça.
- Il y a un autre problème. Répondit Kurt en se grattant l’arrière du crâne.
- Tu m’inquiète vieux…
- Tu vas probablement recevoir une lettre de démission forcée du Président dans pas longtemps, j’ai merdé.
- Comment ça…?
Nerveusement, Kurt attrapa une chaise et s’installa aux côtés du Sergent. Les jambes écartées, posant ses coudes sur ses genoux, il commença à expliquer tout ce qui s’était passé et dit dans le bureau de Rufus Shinra plus tôt dans la journée. Roger écoutait sans empêcher le médecin de parler, religieusement, il attendait la fin avant de réagir.
- Voilà… Mes mains sont liées, j’peux plus rien faire pour toi. Roger se redressait totalement, se mettant assit sur le côté du lit pour regarder Kurt.
- T’es en train de me dire que, pour protéger ton cul, tu m’as balancé ? Le ton de sa voix grandissait en même temps qu’il parlait.
- C’est déjà assez dur comme ça, n'aggrave pas les choses Roger. Suppliait le médecin.
- Dur pour qui ? Tu te fois de ma gueule Kurt ?! Qu’est-ce que je vais devenir moi, tu sais très bien que j’ai nul part où aller ! Il tenta de se lever et chuta au sol, face première.
Kurt poussa sa chaise pour aider son Sergent à se lever, ce dernier leva sa main en l’injuriant de ne surtout pas l’aider à se relever. Le médecin recula alors que Roger s’aida de la chaise pour retourner sur son lit, de grosses gouttes de sueur perlaient sur son front alors qu’il s’écroulait sur son lit.
- Mec, t’es pas obligé de…
- Ta gueule ! Coupa Roger. Ferme ta putain de gueule, tu as déjà ruiné ma vie et celle de l’autre type. D’ailleurs, tu sais quoi ?! Je suis toujours ton supérieur et écoute bien l’ordre que je vais te dire.
- Oui… Soupira le médecin.
- Arrête, arrête d’être un connard et pense un peu aux autres au lieu de voir rien d’autre que ta petite gueule de con. Dégage maintenant.
- Roger, ce n'est pas obligé de se passer comme ça !
- Dégage de ma chambre…
Soupirant, le médecin sortit et ferma la porte derrière avant de prendre une cigarette et l’amener à ses lèvres. La journée de merde ne c’était pas fini avec l’opération finalement. Traversant les couloirs du vaisseau-mère, Kurt mit une bonne demi-heure pour atteindre les quartiers de son escouade. Après la déconvenue avec Roger, il n’était pas pressé de rentrer voir les deux autres. La porte s’ouvrit devant lui alors qu’il pénétra dans les dortoirs et retrouva les deux autres assis à jouer aux cartes dans un coin de la pièce.
- Kurt ?! Se précipitait Hadrien pour se mettre face au médecin. On ne t'a pas vue depuis hier soir mec, qu’est-ce qui s’est passé ?
- Il a quoi ton nez ? Se questionna Loris.
Pour la seconde fois de la journée, le médecin raconta l’histoire de la vieille et de la matinée. À la différence que pour les deux membres de l’escouade, il prévenait ceux-ci de l’histoire avec Roger et les risques qu’il encourait suite aux divulgations de Kurt à l’adresse des TURKs et du Président.
- Merde… Dit Hadrien en allant s’asseoir sur sa couche. Qu’est-ce qui va se passer du coup ?
- Je finirai le service après vous, Roger va se faire licencier et nous allons bientôt accueillir une nouvelle personne dans notre escouade. Répondit Kurt, les yeux dans le vide.
De son côté, Loris s’énervait jusqu’à frapper la porte de son casier avant de pousser sa gueulante dans les dortoirs de l’escouade.
- Putain ! C’est la faute de Crochet !!! Sans lui et c’est connerie, il n’y aurait pas eu de problème et Roger serait pas à la rue !
- Loris… Commença à dire le médecin.
- Tu sais ce qu’on va faire ?! On va lui renvoyer l’ascenseur, il va voir ce qui se passe quand on se frotte à un SOLDAT !
- Tu fermes ta gueule Loris.
Le médecin se releva et alla se mettre face à Loris, le pointant de son index, une pointe de colère dans les yeux alors qu’il réprimandait le technicien.
- Ce n’est pas tes affaires, tes problèmes. Je me suis mis, tout seul, dans cette histoire, et c’est à moi de m’en sortir.
- Nous sommes une escouade ! Répondit Loris.
- Non. Coupa le médecin. Ici, c’est personnel et tu n’as pas à te mêler de ma merde. D’ailleurs, que ce soit bien clair, aucun de vous deux ne viennent mettre son nez dans cette affaire ! Vous n'avez rien à foutre là-dedans, c’est bien claire ?!
Maugréant un instant, Loris et Hadrien finirent par accepter les termes de l’ordre donné par le médecin avant de retourner à leur partie de cartes. Quant à lui, Kurt partit s’allonger sur le lit, il en avait cruellement besoin, son dos lui faisait un mal de chien. Lentement, alors que les deux autres parlaient de cette histoire, le médecin finit par s’endormir sur son lit. Prêt pour une nouvelle journée demain, au service du bon Président Shinra.
Dernière édition par Cypher le Lun 9 Oct 2017 - 12:18, édité 1 fois